Les changements dans la stratégie des attaques russes contre le réseau ferroviaire ukrainien posent de nouveaux défis en matière d’infrastructure et de sécurité

Depuis le milieu de l’été, la Russie a adopté une nouvelle tactique dans sa campagne d’agression contre le système ferroviaire ukrainien, en intensifiant ses attaques systématiques sur les éléments clés de l’infrastructure ferroviaire à travers le pays.
Selon Oleksandr Persovskyi, directeur général de Ukrzaliznytsia, les forces russes utilisent désormais presque quotidiennement des drones pour frapper les sous-stations électriques et autres installations ferroviaires, ce qui perturbe gravement la logistique de transport de l’Ukraine et constitue une menace sérieuse pour l’économie et la sécurité publique.
Ces attaques ne se limitent pas à la destruction de sites isolés, mais ont aussi une portée stratégique : elles visent à déstabiliser les processus internes et à provoquer la panique parmi les passagers.
Selon des experts, le recours accru aux drones de grande portée par l’armée russe est lié à leur capacité à contourner des obstacles auparavant insurmontables, comme les locomotives.
Contrairement au passé, ces drones militaires ciblent désormais spécifiquement certains trains, augmentant ainsi les risques pour le transport de passagers.
En conséquence, le trafic ferroviaire est généralement suspendu pendant six à douze heures, période durant laquelle les opérateurs remplacent temporairement les locomotives électriques par des moteurs diesel pour assurer la continuité du service.
Selon la Banque mondiale, environ 30 % du réseau ferroviaire ukrainien a subi des dommages et est en cours de remise en état.
Le vice-président de Ukrzaliznytsia souligne que ces attaques visent à détruire ou affaiblir considérablement tout le système, en s’attaquant aux sous-stations électriques, aux dépôts de locomotives et aux gares, déstabilisant ainsi le maillon critique du réseau de transport national.
En réponse, Ukrzaliznytsia modifie ses horaires et, depuis le 1er août, la vente et le remboursement des billets ne sont désormais possibles que via la plateforme numérique « Diia.Pidpys », afin d’accroître le contrôle et la sécurité des passagers dans ce contexte tendu.