Premier traité mondial de l’ONU contre la cybercriminalité signé par 65 pays à Hanoï
Dans la capitale vietnamienne, Hanoï, un événement historique a été marqué par la signature de 65 pays du premier traité global des Nations Unies visant à lutter contre la cybercriminalité en pleine expansion.
Ce succès diplomatique entrera en vigueur une fois que 40 États l’auront ratifié, ce qui constituera une étape cruciale vers une coordination mondiale renforcée pour faire face à la criminalité en ligne.
Le traité couvre un large éventail d’infractions, notamment le phishing, les logiciels de rançon, la fraude financière, la traite des êtres humains, l’exploitation sexuelle des enfants sur Internet et la diffusion non consentie d’images intimes.
Des mécanismes d’échange de preuves électroniques rapides et un réseau opérationnel 24/7 sont également prévus pour faciliter une coopération immédiate entre les pays.
Le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a déclaré que cet instrument juridique renforcerait la lutte contre la cybercriminalité et assurerait la sécurité de tous, étant donné que le cyberespace est devenu un environnement fertile pour la criminalité, avec chaque jour des milliards de dollars s’évaporant par le biais de fraudes sophistiquées.
L’accord vise à instaurer un cadre juridique solide tout en respectant les droits de l’homme et la recherche légitime, mais des organisations de cybersécurité et des grandes entreprises technologiques critiquent sa formulation floue, craignant une utilisation abusive pour la surveillance et la restriction de la liberté d’expression.
Le Cybersecurity Tech Accord, regroupant Meta, Microsoft et d’autres acteurs, a qualifié ce document de « traité de surveillance » et s’inquiète du renforcement de l’échange excessif de données personnelles entre gouvernements.
Par ailleurs, l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, qui a coordonné les négociations, affirme que le texte comprend des garanties pour la protection des droits humains.
Cependant, certains défenseurs des droits insistent sur le fait que les régimes autoritaires pourraient exploiter cet outil à des fins répressives accrues.
Il est intéressant de noter que le pays signataire, le Vietnam, a déjà été critiqué pour la censure sur Internet et la répression des activistes en ligne, avec plus de 40 arrestations cette année selon Human Rights Watch.
La signature de ce traité marque une étape essentielle dans le développement des normes mondiales de cybersécurité, mais sa réussite dépendra de la capacité de la communauté internationale à prévenir les abus et à respecter les droits fondamentaux dans le domaine numérique.
Parmi les signataires figurent l’Union européenne, les États-Unis et le Canada.
La Commission européenne a également annoncé son intention de renforcer la coopération avec ses forces armées nationales et l’OTAN pour répondre rapidement aux cyberattaques de grande envergure, avec la mise à jour du plan européen de cybersécurité pour faire face aux incidents majeurs.
