Victoire du candidat pro-européen aux élections présidentielles en Chypre Nord : une étape nouvelle pour l’île divisée
L’élection présidentielle dans la République turque du Nord de Chypre (RTNC), autoproclamée, marque un tournant significatif dans la trajectoire politique de la région.
Le candidat principal, Tufan Erhürman, chef du Parti républicain turc, et fervent défenseur de la réunification, a remporté la victoire dès le premier tour avec plus de 62 % des voix.
Son adversaire, le président sortant Ersin Tatar, a obtenu environ 36 %.
La participation électorale était d’environ 65 %.
La victoire d’un politicien, professeur de droit et promoteur actif de l’intégration européenne, pourrait devenir un facteur décisif lors des prochaines négociations pour la réunification de l’île.
La campagne d’Erhürman mettait l’accent sur la relance du dialogue sous l’égide de l’ONU, basé sur un modèle fédéral, ce qui a influencé le sentiment public.
Dans son discours de victoire, il a appelés à l’unité des habitants, affirmant qu’il n’y avait pas de vainqueurs dans ces élections, et a promis d’être le président de tous.
Son rival, étroitement lié à la Turquie, préconisait au contraire la coexistence de deux États indépendants, compliquant ainsi la recherche d’un compromis.
Les résultats électoraux ont suscité des réactions mitigées sur l’île.
Le gouvernement turc, y compris le vice-président Oktay, a félicité l’électorat, réaffirmant son soutien aux Turcs chypriotes.
À l’inverse, le leader nationaliste turc Bahçeli a appelé le parlement à agir immédiatement pour rejeter l’idée fédérale et proposer l’annexion de Chypre à la Turquie.
Le président chypriote, Nikos Christodoulides, a également félicité Erhürman et exprimé sa volonté de le rencontrer rapidement afin de relancer les négociations sur la réunification de l’île sous l’égide de l’ONU.
Ces événements politiques pourraient représenter une étape importante vers la résolution d’une crise qui perdure depuis des décennies, même si, pour l’instant, la situation reste incertaine.