La Bulgarie suspend ses exportations de produits pétroliers vers l’UE face aux sanctions américaines et aux défis économiques
Suite aux nouvelles sanctions imposées par les États-Unis contre la société russe Lukoil, le parlement bulgare a adopté le 31 octobre un projet de loi visant à suspendre l’exportation de diesel et de carburant d’aviation vers les pays de l’Union européenne.
La législation prévoit une exemption pour le ravitaillement des navires et avions étrangers, ainsi que pour les fournitures destinées aux forces armées de l’UE et de l’OTAN.
Cette décision a pour objectif de renforcer la sécurité énergétique nationale et de stabiliser le marché intérieur du carburant face aux sanctions ciblant les grands acteurs énergétiques russes.
Selon des analyses sectorielles, Lukoil possède en Bulgarie la plus grande raffinerie de pétrole, Lukoil Neftochim Burgas, via sa filiale suisse Litasco, qui contrôle une part importante du marché.
De plus, Lukoil Bulgaria, un important distributeur de carburants, détient entre 40% et 60% du marché de gros local.
La mise en place de ces sanctions, touchant 89,97% des actions de Lukoil via Litasco, menace de limiter ses capacités d’opérer dans le système financier mondial, en restreignant l’accès aux services bancaires internationaux et aux chaînes d’approvisionnement dépendantes du dollar américain.
Delyan Dobrev, président du comité budgétaire, a déclaré que cette interdiction d’exportation constitue une mesure préventive visant à éviter la spéculation et les manipulations du marché.
Il a précisé que les exportations d’essence ne sont pas concernées.
Par ailleurs, le 28 octobre, la Bulgarie et la société allemande Rheinmetall ont signé un accord pour la construction d’une usine d’un milliard d’euros qui produira de la poudre à canon, des obus de 155 mm et des systèmes de chargement modernes, confirmant l’engagement du pays dans le développement stratégique militaire et industriel.