Fico met en garde l’UE contre les risques énergétiques liés à l’interdiction du combustible nucléaire russe
Le Premier ministre de Slovaquie, Robert Fico, a vivement réagi à la proposition de la Commission européenne concernant la cessation progressive des importations de ressources énergétiques russes, en mettant en garde contre le fait que cette interdiction pourrait constituer la menace la plus grave et la plus dangereuse pour la sécurité énergétique de l’Europe, face à l’agression de la Russie contre l’Ukraine et la crise énergétique de 2022.
Des pays comme la Slovaquie, la Bulgarie, la République tchèque, la Finlande et la Hongrie dépendent fortement de réacteurs nucléaires de conception russe pour produire de l’électricité, et beaucoup d’entre eux sont encore dépendants des approvisionnements en combustible russe jusqu’à ce que des sources d’énergie alternatives soient pleinement disponibles.
Lors de son discours, Fico a souligné que la Slovaquie a signé en septembre un accord avec les États-Unis pour développer l’énergie nucléaire, notamment la construction d’un nouveau réacteur de 1000 mégawatts à la centrale nucléaire de Jaslovské Bohunice.
Il a déclaré que cette étape est essentielle non seulement pour la Slovaquie, mais aussi pour toute l’Europe centrale, car elle renforcera l’indépendance énergétique de la région.
Fico, qui entretient des liens étroits avec Moscou, tout comme son homologue hongrois Viktor Orbán, est un critique de longue date des efforts de l’UE visant à réduire la dépendance vis-à-vis des ressources énergétiques russes.
Il a qualifié le plan REPowerEU de « document maladroit » et « insensé », affirmant que la Slovaquie « n’acceptera jamais » une interdiction totale des importations de gaz russe, en raison des préoccupations concernant la stabilité de l’approvisionnement énergétique.
Bien que l’UE souhaite réduire sa dépendance à l’énergie russe, la Slovaquie et la Hongrie s’opposent ouvertement à ces mesures et ne sont pas prêtes à bloquer facilement la mise en œuvre de REPowerEU, car l’obtention d’un consensus entre tous les États membres demeure un défi.
