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Crise migratoire au Royaume-Uni : protestations, révolutions politiques et identité nationale

Chas Pravdy - 17 septembre 2025 13:43

Le 13 septembre, Londres a été le théâtre d’une grande manifestation intitulée « Unissons le Royaume » qui a rassemblé des milliers de Britanniques et symbolisé la montée du mécontentement public face aux enjeux socio-politiques cruciaux du moment.

Ce rassemblement massif n’était pas uniquement une protestation contre l’immigration non contrôlée, mais aussi un miroir des sentiments profonds qui ont longtemps couvé au sein de la société britannique depuis le Brexit.

Les participants ont exprimé leur opposition aux politiques gouvernementales relatives à l’accueil, au logement et à l’intégration des migrants, tout en soutenant la préservation de la culture et des traditions nationales.

Parmi les organisateurs figurait Tommy Robinson, un activiste d’extrême droite, ce qui a suscité des critiques l’accusant de faire usage d’un discours fasciste et laissant supposer une influence extérieure, notamment russe.

Il faut néanmoins souligner que la diversité des participants rend difficile toute généralisation : tous ne sont pas radicaux.

La ampleur de cette mobilisation témoigne d’un ras-le-bol croissant dans la population, annonciateur de transformations politiques significatives.

Ce mouvement se présente comme un véritable séisme politique, avec des répercussions qui concernent également l’Ukraine.

Depuis plusieurs mois, le mécontentement s’était intensifié à travers des manifestations contre la politique migratoire, notamment autour des hôtels et centres d’accueil financés par l’État.

La situation a été exacerbée par plusieurs cas d’agressions sexuelles attribués à des migrants, engendrant colère et protestations populaires.

La révolte a atteint son apogée lorsqu’un demandeur d’asile éthiopien condamné pour viol a été arrêté, provoquant des manifestations massives dans la région.

Ces événements ont confirmé la méfiance grandissante à l’égard de certains groupes migratoires et alimenté la crainte d’une criminalité amplifiée.

La question de l’identité nationale a aussi été au centre du débat : en août, une initiative patriotique, qui consistait à hisser le drapeau britannique, a connu un succès retentissant, notamment à Birmingham, incarnant la volonté de préserver une identité forte face à un changement culturel perçu comme menaçant.

Alors que certains médias et opposants assurent que ces actions portent des surtensions xénophobes, les partis conservateurs et reformistes y voient unMedium de mobilisation et de défense de la patrie.

Le Premier ministre Kira Starmer a déclaré que la Grande-Bretagne « ne céderait pas le drapeau aux extrémistes qui l’utilisent pour faire de la violence ou diffuser la peur ».

La polémique atteint aussi l’Union européenne, opposée à la politique migratoire britannique, en particulier au dispositif « un entrée – une sortie » qui favorise la régulation.

Entre janvier 2024 et septembre 2025, plus de 30 000 migrants illégaux seraient arrivés par la mer, un chiffre en hausse par rapport à l’année précédente.

Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement travailliste, au moins 50 000 personnes ont tenté de franchir illégalement la Manche.

Selon les sondages, la migration domine désormais l’agenda politique, dépassant même les préoccupations économiques ou sanitaires.

Près de la moitié des Britanniques (48%) considèrent ce problème comme prioritaire, une augmentation de huit points par rapport à juillet, et une majorité pense que la gestion de l’immigration par le gouvernement actuel est moins efficace que celle de l’administration précédente.

La nomination de Shabana Mahmood, politicienne d’origine pakistanaise, comme ministre de l’Intérieur, a aussi suscité un vif débat, notamment concernant sa ligne dure annoncée contre les migrants.

La liberté d’expression est également source de tensions, avec une augmentation des arrestations pour propos offensants en ligne, suscitant des craintes quant aux libertés civiques.

Sur le fond, la question de l’intégration des grandes communautés migrantes, souvent marginals et séparées, complique la cohésion nationale.

Tout cela indique des possibles changements dans la scène politique britannique, avec des sondages favorisant le parti de droite Reform UK, qui a exprimé un soutien tacite aux protestataires.

Pour l’Ukraine, cela constitue une mise en garde : en cas de nouvelle accession au pouvoir de forces conservatrices, la politique britannique pourrait fortement évoluer, influençant la coopération en matière de sécurité et d’économie.

L’histoire montre que nier ou minimiser ces problèmes ne mène qu’à d’accroître les tensions, qui risquent d’être exploitées par des forces radicales ou des acteurs extérieurs.

La population britannique tient à sa culture, à sa tradition et redoute que, dans quelques décennies, une immigration massive puisse faire perdre à la nation son identité essentielle, transformant la majorité autochtone en minorité.

Il est donc crucial d’entamer une conversation sincère et constructive pour préserver l’équilibre social et politique du pays.

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