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Un nouveau projet de loi à la Verkhovna Rada menace de restreindre les droits des militaires et d’affaiblir la justice dans les tribunaux militaires

Chas Pravdy - 04 septembre 2025 20:04

La Verkhovna Rada d’Ukraine se trouve à nouveau au centre d’un débat houleux concernant de potentielles modifications législatives qui impacteraient directement les droits et garanties des membres des forces armées.

Le projet de loi numéro 13452, en cours de discussion, suscite une vive polémique en raison de ses implications potentielles pour la justice militaire.

Ce texte prévoit d’interdire aux tribunaux d’exercer leurs pouvoirs discrétionnaires dans les affaires de désobéissance, ce qui limiterait leur capacité à atténuer les sanctions ou à accorder des libérations conditionnelles.

Ces restrictions soulèvent des inquiétudes parmi les juristes militaires et les défenseurs des droits humains, notamment parce qu’elles pourraient contrevenir aux principes constitutionnels et aux standards internationaux, en particulier le droit à un procès individuel inscrit dans l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Les spécialistes avertissent que l’adoption de telles dispositions transformerait la justice en une simple procédure formelle, allant à l’encontre du principe d’un procès équitable.

En outre, le projet pourrait priver les tribunaux militaires de la possibilité de prendre en compte des circonstances objectives (conditions de combat, ressources disponibles, motifs et état psychologique du soldier), ce qui fragilise l’individualisation des sentences.

Selon eux, cela favoriserait la discrimination et la démotivation des militaires, affaiblissant la discipline, le moral et la preparedness des forces ukrainiennes.

En 2022, la loi nº 8271 a été adoptée, établissant des normes strictes limitant la possibilité d’atténuer les peines pour désertion ou insubordination, mais ces mesures n’ont pas permis d’améliorer la discipline.

Au contraire, le nombre d’incidents a augmenté de façon spectaculaire : de près de 7 000 en 2022 à plus de 110 000 en 2025.

Les experts prédisent que la mise en œuvre de ce nouveau projet pourrait aggraver la discrimination, exacerber les tensions sociales et diminuer la confiance entre le secteur militaire et la société civile.

Andriy Pysarenko a appelé le parlement à revoir les normes existantes et à éviter la répétition des erreurs passées, soulignant que les soldats doivent bénéficier de garanties légales aussi solides que celles des civils.

Bien que le projet ait été momentanément retiré de l’ordre du jour, il reste susceptible d’être réexaminé à tout moment.

Les juristes insistent sur l’importance de préserver l’équilibre entre la discipline et la protection juridique, car ce sont eux, notamment, qui assurent la sécurité de l’État.

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