Manifestations massives à Kiev contre les tentatives de démantèlement de l’indépendance du NABU et du SAP : les enjeux derrière ces actions
Au cours des deux premiers jours de protestation à Kiev contre les tentatives de remettre en question l’indépendance du Bureau National Anticorruption (NABU) et du Parquet Spécialisé Anticorruption (SAP), plus de 15 000 citoyens se sont rassemblés dans la rue.
Selon le groupe de suivi « OZON », qui collabore avec le Centre pour la Liberté Civile, ces rassemblements massifs ne sont pas dus au hasard : ils traduisent un profond mécontentement et une inquiétude face aux récentes démarches du parlement et du président sur la lutte contre la corruption.
La coordinatrice Ivanna Malchevska a souligné que le déséquilibre entre le nombre de manifestants et la présence policière est manifeste.
Le premier jour, plus de 5800 personnes ont répondu à l’appel, alors que la police n’était composée que de 11 agents, dont 7 policiers de dialogue.
Cela indique que les forces de l’ordre adoptent une approche de désescalade, évitant de provoquer les manifestants et privilégiant la communication plutôt que la confrontation.
Le lendemain, le 23 juillet, après l’adoption du projet de loi n°12414 par le Verkhovna Rada, leur nombre a augmenté pour atteindre près de 9600 manifestants, avec seulement 17 policiers déployés, dont 10 de dialogue.
Cette différence flagrante témoigne de la stratégie prudente du gouvernement visant à éviter tout conflit et à donner une impression de transparence.
Cependant, les décisions concernant la loi n°12414 ont provoqué un large débat politique.
Le président Zelensky a signé le texte, malgré l’opposition des responsables de NABU et SAP, qui ont tenté de le dissuader.
Cette décision a déclenché une crise politique profonde, accompagnée de protestations et de désapprobation de la part des partenaires occidentaux.
Ce n’est qu’après de longues négociations et sous la pression de l’opinion publique qu’un nouveau projet de loi, le n°13533, a été adopté pour restaurer l’indépendance de NABU et SAP.
Ce tournant décisif dans la politique ukrainienne a été rendu possible grâce à la mobilisation citoyenne et au soutien international, qui a menacé de suspendre l’aide financière à l’Ukraine si les efforts visant à affaiblir ces institutions étaient poursuivis.
Les parlementaires comprendront-ils l’importance de maintenir la lutte contre la corruption et soutiendront-ils la nouvelle législation ? Quelles seront les conséquences pour l’avenir de l’Ukraine ? L’analyse approfondie d’Inna Vedernikova dans son article « La fine ligne de la souveraineté ukrainienne.
Que se passera-t-il demain ? » apportent des éclairages essentiels.
