Les efforts des responsables anticorruption pour empêcher la signature de la loi controversée N°12414
Les dirigeants du Bureau national anti-corruption (NABU) et du Procureur spécialisé anticorruption (SAP) ont déployé des efforts importants pour convaincre le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, de ne pas signer la loi polémique N°12414, menaçant de compromettre gravement l’indépendance de ces institutions clés dans la lutte contre la corruption.
Semen Kryvonos, directeur du NABU, et Oleksandr Klymenko, chef du SAP, ont vigoureusement argumenté leur point de vue lors de rencontres avec le président, juste avant le vote parlementaire.
Malheureusement, lorsqu’ils ont découvert le texte — déjà signé par le parlement et en attente de la signature présidentielle — ils étaient en route vers Kyiv, arrivant tard le soir lorsque la loi avait déjà été adoptée.Selon Kryvonos, ils étaient en déplacement à Londres lorsqu’ils ont appris l’adoption de la loi, principalement par les médias.
Ils ont souligné qu’aucune ultimatum ou pression n’a été exercé à leur encontre lors des négociations.
Après leur retour en Ukraine, ils ont tenu de brèves rencontres avec Zelensky, durant lesquelles ils ont supplié de ne pas signer la loi, exprimant leurs préoccupations quant à sa capacité à sape l’indépendance des institutions anticorruption.
« Nous avons exprimé nos inquiétudes et présenté nos arguments, mais la loi était déjà signée et publiée à ce moment-là », a raconté Kryvonos.La loi N°12414 a été adoptée par le Verkhovna Rada le 22 juillet et signée par le président le même jour.
Cependant, face à la colère de la société et à la pression internationale, le parlement a adopté une loi alternative, la N°13533, le 31 juillet, qui rétablissait l’indépendance de NABU et SAP, répondant ainsi aux attentes de la société civile et des partenaires occidentaux.
Le président a signé cette loi le même jour, confirmant son engagement en faveur des réformes anticorruption et de la lutte contre la corruption.
