L’ancien président colombien Álvaro Uribe condamné à 12 ans de prison à domicile pour corruption
Dans une étape historique de la justice colombienne, une nouvelle condamnation a été prononcée contre une figure emblématique de la politique nationale.
L’ancien président Álvaro Uribe, figure preéminente de la scène politique dans les années 2000, a été reconnu coupable de crimes liés à la corruption et s’est vu imposer une peine de 12 ans en résidence surveillée.
Cette décision judiciaire a provoqué un vif émoi dans le pays, remettant en question l’indépendance de la justice et la lutte contre la corruption à haut niveau.
Selon les sources telles que Associated Press et NBC News, le tribunal a déclaré Uribe responsable de la manipulation de témoins, de pots-de-vin et de pressions exercées pour modifier des déclarations dans le cadre d’enquêtes sur ses liens présumés avec des groupes armés clandestins.
En plus, il écope d’une amende dépassant 770 000 dollars américains et se voit interdire d’exercer des fonctions publiques pendant huit ans.
La lecture du verdict, réalisée par la juge Sandra Liliana Eraida, a eu lieu lors d’une audience à laquelle Uribe et ses avocats ont participé à distance.
Ces derniers ont annoncé leur intention de faire appel de cette décision.
La cour a rejeté la requête visant à laisser Uribe en liberté pendant la procédure d’appel, justifiant cela par le risque qu’il ne cherche à fuir la justice.
Conformément à l’ordonnance, Uribe doit se présenter aux autorités policières de Rionegro, proche de Medellín, où il réside, pour commencer à purger sa peine à domicile immédiatement.
Les enquêtes ont démontré que l’ancien président aurait conspiré avec son avocat pour influencer trois anciens membres de groupes paramilitaires en prison, en leur faisant modifier leurs témoignages remis au sénateur Iván Cepeda, qui avait lancé des investigations sur ses possibles liens avec ces groupes armés.
L’histoire judiciaire de Uribe comprend également une plainte en 2012 contre Cepeda pour diffamation, qui a été rejetée, ainsi que des poursuites pénales ouvertes contre lui en 2018.
Pendant ses années à la tête du pays entre 2002 et 2010, Uribe a joui d’un large soutien populaire grâce à sa politique ferme contre les guérillas et à ses efforts pour attirer des investissements étrangers.
Ses partisans le considèrent comme un héros national, tandis que ses détracteurs l’accusent de violations des droits de l’homme et de complicité avec des structures paramilitaires.
Les États-Unis, qui ont activement soutenu les campagnes de lutte contre la guérilla du président, ont critiqué cette décision judiciaire, la qualifiant d’un usage politisé du système judiciaire colombien.
