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Les élites russes se disputent les ressources dans un contexte de montée de l’autoritarisme et de répressions accrues

Chas Pravdy - 24 juillet 2025 13:13

Au cours des derniers mois, la Fédération de Russie a connu une diminution notable de sa « base d’alimentation » pour ses élites, ce qui a intensifié la compétition pour accéder à des ressources limitées et aux structures de pouvoir. La montée des tendances autoritaires dans le régime de Poutine est accompagnée d’un durcissement des répressions et de l’ouverture de dossiers judiciaires ciblant d’anciens individus qui semblaient autrefois intouchables. Vladimir Kravchenko, analyste en politique étrangère pour ZN.UA, dans son article « Répressions, WhatsApp et pommes de terre : comment le régime de Poutine survit » souligne que ces actions ne visent pas uniquement à lutter contre les opposants, mais servent également d’outils de contrôle et de consolidation du pouvoir. La cause principale des divisions internes au Kremlin réside dans la réduction de la « base de ressources », obligeant les élites à se livrer à une lutte acharnée pour le contrôle des finances, des terres et de l’influence politique. Cette concurrence, prenant souvent la forme d'appropriations hostiles et d’enquêtes anticorruption, ne constitue pas une menace immédiate pour la stabilité du régime. Au contraire, selon les experts, elle contribue même à maintenir un système autoritaire en permettant au Kremlin de garder le contrôle et d’éviter l’émergence de leaders émergents comme Prigozhin. Au sein de la hiérarchie, l’influence des organes sécuritaires, notamment le procureur général et son chef, Igor Krasnov, a considérablement augmenté, notamment avec le renforcement des investigations. Ces institutions exercent désormais une autonomie accrue, jouant un rôle clé dans la politique interne. Cependant, l’influence d’Alexandre Bastikin, chef du Comité d’enquête, reste importante mais tend à diminuer progressivement face à d’autres autorités. Par ailleurs, la Russie poursuit sa transformation en un État de plus en plus militarisé, et le retour à une certaine « normalité » devient de moins en moins envisageable. Des lois récentes ont élargi considérablement le pouvoir du FSB : il est désormais interdit aux scientifiques russes d’établir des contacts avec des étrangers sans contrôle des services de sécurité, et la FSB peut créer et gérer ses propres centres de détention. À partir de 2025, l’entrée dans les ports russes pour les navires étrangers ne sera permise que sur autorisation du capitaine portuaire, agréée par la FSB. Kravchenko souligne que ces évolutions, combinées à la baisse de l’influence des anciennes élites du Kremlin, illustrent un changement profond dans les règles du jeu politique en Russie. Le pays devient plus centralisé, autoritaire et moins sensible aux oppositions coordonnées, rendant obsolètes la plupart des accords et négociations passés.

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