Menace de confiscation du pouvoir par la loi sur la dissolution de NABU et SAPO : un expert met en garde contre les conséquences
Un projet de loi visant à supprimer l’indépendance du Bureau national anticorruption de l’Ukraine (NABU) et du Parquet spécialisé anticorruption (SAPO) a suscité une vive inquiétude dans l’opinion publique et chez les experts.
Ses promoteurs avancent que cette initiative est destinée à réformer le système judiciaire, mais les opposants soutiennent qu’il s’agit d’une tendance alarmante vers la concentration du pouvoir et une possible usurpation, car ces décisions sont prises sans contrôle citoyen suffisant et contreviennent aux principes fondamentaux de la Constitution ukrainienne.
Le juriste renommé et responsable de la pratique pénale chez AZONES, Mykola Myagkov, met en garde contre le fait que toute tentative de limiter l’indépendance des organes anticorruption est non seulement antidémocratique, mais aussi une fuite en avant face à la responsabilité.
"Tout effort visant à centraliser la contrôle est une manifestation claire d’usurpation, interdite par la Constitution ukrainienne, en raison de la séparation des pouvoirs et de l’obligation de l’État de défendre les droits des citoyens," déclare-t-il.
Il précise que l’adoption de la loi n°12414 fragilise la structure anticorruption bâtie au fil des années, conçue pour prévenir la corruption, renforcer la confiance dans les institutions publiques et garantir les droits civiques.
Le plus inquiétant est que ces changements législatifs interviennent dans un contexte de guerre, qui already épuisé la société.
"Plus de trente députés ont été impliqués dans des affaires de corruption liées à NABU, et la majorité soutient désormais l’affaiblissement de ces organes.
Cette situation sans précédent nuit aux progrès de l’Ukraine vers des standards européens de transparence et de responsabilité.
Les citoyens ont payé un prix très élevé pour vivre dans une démocratie — pour la transparence, des mécanismes de contrôle adéquats et le droit de connaître la vérité.
Nous ne pouvons pas permettre un retour en arrière," insiste Mykola Myagkov.
Le Centre de lutte contre la corruption avait auparavant averti que la suppression de l’indépendance de NABU et SAPO donnerait au procureur général, Ruslan Kravchenko, le contrôle total sur ces institutions, ce qui pourrait entraîner une concentration accrue du pouvoir.
Selon une source de ZN.UA, cette décision affectera sans doute l’évaluation annuelle des progrès de l’Ukraine par la Commission européenne, prévue pour fin octobre, et pourrait porter atteinte à la réputation internationale du pays.
