Étudiante de l’Université de Kyiv s’oppose publiquement aux enseignants-députés soutenant la dissolution des organes anticorruption en Ukraine
Une vague de mobilisation étudiante déferle sur l'Université nationale de Kyiv en réponse aux récentes décisions parlementaires qui menacent l’indépendance des principales institutions anticorruption du pays. Oksana Parashchak, étudiante en première année de master à l’Institut de gestion publique et de service civil, a publié une déclaration ferme condamnant les enseignants‑députés ayant voté en faveur du projet de loi n°12414, qui démantèle en pratique l’indépendance de la Prosecutor’s Specialized Anti-Corruption Office (SAP) et du Bureau National Anticorruption (NABU). Parashchak a exprimé publiquement son refus d’assister aux cours et séminaires donnés par les professeurs Lesya Zabupranna et Lyubov Shpak, exhortant l’administration universitaire à ne pas les faire figurer dans l’emploi du temps du semestre prochain. Sur sa page Facebook, elle a souligné que ces enseignants, en soutenant la loi, ramènent l’Ukraine à une époque de corruption généralisée et pratiques politiques néfastes qui sapent la réforme des organes anticorruption. Sa déclaration met en lumière la trahison et le danger pour l’avenir du pays, dont la jeunesse doit défendre une gouvernance juste et transparente. Elle a également appelé ses collègues étudiants à rejoindre son combat contre la propagande et la manipulation visant à détruire l’indépendance des organes anticorruption. Malgré des manifestations massives à Kyiv, Lviv, Odesa et Dnipro après le vote de la loi par 263 députés, le président Zelensky a signé le texte controversé, qui a depuis lors force de loi. Ce texte permet au chef du bureau du procureur général d’accéder sans restrictions à l’ensemble des dossiers pénaux, de transférer des affaires, d’émettre des soupçons contre des hauts fonctionnaires et de statuer sur la fermeture de dossiers impliquant des personnalités politiques de haut rang. Le Centre de lutte contre la corruption alerte que cette mesure revient à une concentration du pouvoir entre les mains du procureur général Ruslan Krawchenko, ce qui compromet la surveillance effective des institutions. Selon des sources de ZN.UA, cette décision pourrait avoir un impact négatif sur l’évaluation annuelle des progrès de l’Ukraine par la Commission européenne, prévue pour fin octobre. Les critiques estiment que Zelensky cherche à centraliser le pouvoir autour de Krawchenko, ce qui soulève de graves questions sur la démocratie et l’état de droit dans le pays.
