Fausse accusation contre le NABU et contradictions dans les données du SBU sur le commerce avec la Russie et l’Ouzbékistan : contexte politique et luttes internes des agences anticorruption ukrainiennes
Le 21 juillet, les services de sécurité ukrainiens ont fait une annonce retentissante concernant la révélation d’un responsable d’un des bureaux régionaux du NABU — Ruslan Magamedrasulov.
Selon leurs déclarations, il serait soupçonné d’avoir mené des activités commerciales avec le territoire de la Fédération de Russie, en particulier avec la République du Daghestan, qui fait partie intégrante de la Russie.
Cependant, les premières analyses et enregistrements dévoilent de nombreuses incohérences.
Les enregistrements audio diffusés par le Service de Sécurité de l’Ukraine (SBU) semblent faire référence à des échanges avec l’Ouzbékistan plutôt qu’avec le Daghestan, ce qui suscite irritation et interrogations chez les activistes et experts.
Les accusations de collusion avec la Russie ont provoqué une controverse, d’autant plus que la SBU a confondu le Daghestan avec l’Ouzbékistan, une erreur révélatrice de désinformation ou de manipulation.
Les activistes du Centre contre la corruption ont souligné : « Il est étrange que les enregistrements mentionnent un pays qui ne possède pas de programmes similaires et qui n’est pas partie de la Russie.
Cela indique une possible falsification du contenu ou une déformation des faits ».
Ils ont également cité des extraits où il est question de problèmes liés au coton et à la main-d'œuvre ouzbèke, sans preuve concrète que ces éléments concernent le Daghestan.
La direction du centre insiste sur le fait que ces inexactitudes remettent en cause l’objectivité de l’enquête et pourraient servir à discréditer les organes anti-corruption.
En outre, la défense de Magamedrasulov affirme que les accusations reposent sur des informations non vérifiées et que la procédure judiciaire est illégale, ayant déjà introduit un appel.
Tout cela se déroule alors que des perquisitions massives ont été effectuées au sein du NABU et que la Procurature spécialisée dans la lutte contre la corruption (SACP) a effectué des vérifications.
Le 22 juillet, le Parlement ukrainien a adopté le projet de loi nº 12414, qui élimine presque complètement l’indépendance de ces institutions essentielles, les plaçant sous le contrôle du procureur général Ruslan Kravchenko.
Les experts préviennent que ces changements risquent de concentrer le pouvoir de lutte contre la corruption entre les mains du procureur général et de compromettre les engagements internationaux de l’Ukraine, notamment dans le cadre de sa candidature à l’Union européenne.
La Commission européenne prévoit d’évaluer les progrès du pays en octobre, et ces récentes modifications législatives pourraient avoir un impact déterminant sur la trajectoire d’intégration de l’Ukraine.
