La Cour Suprême des États-Unis remet en question la légalité des tariffs de Trump dans le contexte de la politique commerciale
Les audiences récentes à la Cour suprême des États-Unis ont suscité un regain d’attention concernant la légalité des mesures tarifaires imposées par l’administration de Donald Trump.
Malgré sa majorité conservatrice, la Cour a exprimé des doutes quant à savoir si l’exécutif disposait du pouvoir d’imposer de telles mesures en se fondant sur la loi de 1977 — la Loi sur le pouvoir économique d’urgence internationale (IEEPA).
Cette législation autorise l’imposition de tariffs en cas de menace ‘extraordinaire et inhabituelle’ pour le pays, mais la signification exacte du terme ‘tarif’ dans ce contexte reste floue, soulevant des questions sur la légitimité des actions du président dans le cadre de cette législation.
L’administration justifie ses tariffs comme des outils pour lutter contre les difficultés économiques et les défis du commerce extérieur, affirmant leur conformité avec la législation.
Le litige juridique devient particulièrement pertinent face au scepticisme généralisé de la population américaine quant à l’impact de ces tarifs sur les prix et la croissance économique.
Selon un sondage de NBC News, plus de 60 % des Américains estiment que la politique tarifaire de Trump n’a pas produit les résultats escomptés, dénonçant une augmentation des prix pour les consommateurs plutôt qu’une baisse.
La question essentielle porte sur le droit du président d’imposer des tariffs unilatéralement selon la loi de 1977, conçue pour être utilisée dans des situations d’urgence, et si une telle délégation de pouvoir étendue est compatible avec la Constitution américaine, qui confie au Congrès le pouvoir d’établir des tarifs.
Les juges ont ouvertement remis en question la constitutionalité de cette délégation, certains alertant que cette concentration de pouvoirs pourrait équivaloir à une abdication du Congrès quant à la régulation du commerce ou même à la déclaration de guerre.
L’affaire rappelle des décisions antérieures où la Cour suprême a limité l’action unilatérale du président Biden, notamment en matière de remise de dettes étudiantes, en appliquant la doctrine des ‘grandes questions’.
La résolution de cette affaire aura d’importantes implications pour la future autorité exécutive en matière de commerce et de politique économique, affectant non seulement les tariffs, mais aussi la sécurité nationale.
Même si la Cour valide la position de l’administration, certains tarifs pourraient subsister, puisqu’ils ont été imposés sur d’autres bases légales.
L’affaire est traitée en procédure accélérée, avec une décision attendue dans les prochaines semaines, et ses conséquences seront déterminantes pour la politique commerciale et le pouvoir présidentiel américain.
