Mobilisation de masse dans le Donbass occupé : une tragédie orchestrée par les stratégies russes
Dans les territoires temporairement occupés du Donbass, les forces militaires russes ont recours à des méthodes rigoureuses de conscription forcée pour renforcer leurs unités armées.
Selon le renseignement ukrainien, près de 100 000 habitants de Donbass ont été enrôlés de force dans l’armée russe.
Ces chiffres incluent non seulement ceux qui ont volontairement rejoint les rangs depuis 2014, mais aussi ceux qui ont été contraints par la peur et la pression.
Le analyste militaire et journaliste Yevhen Shibakov évoque dans son article “Les âmes brisées : ce que la Russie a apporté au Donbass” l’ampleur de cette tragicité.
Il décrit deux principales groupes de mobilisés : le 1er Corps de l’Armée en région de Donetsk et le 2e en Lougansk, intégrés à la 8ème Armée russe du District militaire du Sud.
Par ailleurs, des civils locaux ont été recrutés dans des bataillons séparés, prêts à être envoyés au front à tout moment.
D’après les estimations récentes, les pertes de ces unités atteignent environ 40 000 personnes, entre morts, disparus et blessés graves.
Les habitants, mobilisés lors de la première vague, reçoivent beaucoup moins de garanties sociales que les militaires russes, ce qui rend leur recrutement encore plus attractif.
Les paiements pour blessures graves ou morts restent insuffisants.
Après que la Russie a déclaré ces régions “siennes,” les salaires des soldats ont commencé à converger vers les normes russes, mais les revenus restent faibles — de 20 000 à 56 000 roubles, plus des primes de combat, pouvant totaliser jusqu’à 100 000-384 000 roubles.
Ces incitations financières sont la seule source de revenus pour la population locale, car la guerre et l’occupation ont détruit l’économie régionale, notamment ses mines.
Avant 2014, 114 mines étaient en activité, mais aujourd’hui il n’en reste que 15.
Cela a entraîné une forte hausse du chômage et une augmentation des activités illicites, comme le charbon clandestin.
Les résidents des territoires occupés font face à des difficultés telles que la pénurie d’eau, la hausse des prix et la dégradation du niveau de vie.
Beaucoup considèrent que l’autorité d’occupation ne se préoccupe que des zones stratégiques, comme les villes le long des voies ferrées reliant la Russie à la Crimée, qui contrôlent des routes logistiques clés telles que Volnovakha, Mariupol, Skadovsk, Lougansk et Berdyansk.
