Zelensky et Trump : une relation imparfaite en période critique pour l’Ukraine
La semaine dernière, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a cherché à profiter d’une amélioration potentielle des relations avec le président américain Donald Trump dans le but d’obtenir des avantages militaires cruciaux.
Son objectif principal était de sécuriser la livraison de missiles de croisière américains Tomahawk, que Kiev considère comme un élément pouvant changer le cours de la guerre et porter un coup décisif à l’économie militaire de Moscou.
On pensait que, grâce à une médiation réussie pour instaurer un cessez-le-feu à Gaza, Trump serait enclin à soutenir l’Ukraine en lui fournissant l’aide nécessaire, tout en renforçant sa position face au président russe Vladimir Poutine, en le poussant à prendre les négociations au sérieux.
Toutefois, la réalité a été tout autre : la rencontre entre Zelensky et Trump à la Maison-Blanche s’est déroulée dans un esprit de cordialité, sans conflicts ni échanges difficiles, à la différence de précédentes confrontations.
Selon Jamie Dettmers, rédacteur en chef d’opinions pour Politico Europe, leur discussion s’est tenue dans un climat poli, sans tensions ouvertes.
Zelensky, ayant tiré des leçons du passé, comprend désormais qu’il est essentiel de faire preuve de respect et de patience stratégique lors de ses interactions avec Trump.
Malheureusement, de nombreux experts estiment que cette rencontre a été victime d’un mauvais timing et d’attentes exagérées, puisque l’Ukraine voulait obtenir rapidement cette aide essentielle, alors que Washington restait prudent à cause des incertitudes politiques et militaires.
Il faut aussi noter qu’avant cette rencontre, Trump a eu un entretien téléphonique avec Poutine, durant lequel il a plaisanté en suggérant la possibilité d’envoyer des missiles Tomahawk à l’Ukraine.
Cette conversation a alimenté les spéculations sur une future réunion à Budapest, qui pourrait s’avérer plus productive si l’Ukraine prenait en compte cette discussion et réduisait ses attentes.
Trump demeure prudent quant à l’octroi des Tomahawk, craignant une escalade du conflit ou des enjeux politiques, notamment en ce qui concerne l’utilisation d’actifs russes gelés pour financer la défense ukrainienne.
Par ailleurs, des tensions accrues existent dans la sphère politique américaine autour de la gestion des actifs russes — le Japon et certains pays européens du G7 souhaitent voir une participation active des États-Unis et du Japon dans ce processus, car ils craignent que le déploiement de 140 milliards de dollars d’actifs russes en Europe ne compromette la crédibilité du dollar et de l’euro.
Si Washington et Tokyo adoptent une démarche similaire, ces préoccupations pourraient être apaisées.
Pendant ce temps, une importante délégation ukrainienne, notamment avec des représentants comme Yermak et la Première ministre Sviridenko, s’est rendue à Washington dans l’espoir de signer des accords avec de grandes compagnies américaines de défense et d’énergie.
Toutefois, ces négociations ont échoué, principalement en raison d’un calendrier mal choisi et d’un contexte politique intérieur américain dominé par des conflits de budget et une attention concentrée sur le Moyen-Orient.
De plus, l’accent mis sur les Tomahawk a détourné l’attention d’autres besoins urgents, tels que la livraison de systèmes de défense Patriot, ainsi que d’avions de combat F-16 et MiG, essentiels pour faire face aux attaques de drones et de missiles balistiques russes.
Enfin, le climat politique interne aux États-Unis, marqué par des désaccords et des luttes pour le financement gouvernemental, complique davantage le soutien à l’Ukraine.
En résumé, la relation entre Trump et Zelensky demeure complexe et tendue, ce qui limite considérablement la capacité de l’Ukraine à obtenir tout le soutien nécessaire pour faire face efficacement à l’agression russe.
