La machine répressive russe contre les civils ukrainiens : enlèvements, procès et condamnations à perpétuité
Dans les territoires ukrainiens temporairement occupés par la Russie, la répression systématique contre la population locale se poursuit.
Selon des enquêtes journalistiques, au cours des trois dernières années, les autorités d’occupation ont mis en place plusieurs tribunaux qui ont rendu plus de 190 condamnations contre des Ukrainiens pour des accusations de trahison, d’espionnage ou de collaboration avec des organisations étrangères.
D’après la publication « Histoires importantes », ces tribunaux opèrent dans les régions de Donetsk, Louhansk, Zaporojié et Kherson, qui sont sous contrôle russe, et impliquent fréquemment des citoyens étrangers détenteurs de la nationalité ukrainienne.
Les personnes sont enlevées, détenues dans des centres de détention informels et accusées de divers crimes, principalement la «trahison» et l’«espionnage».
Près de 28 % des condamnés sont des femmes ou des mineurs.
Certains cas de condamnations à vie ou de morts en captivité sont également rapportés.
Avant la guerre, ces tribunaux condamnaient une quinzaine d’Ukrainiens par an, mais entre 2022 et 2025, au moins 774 personnes ont été condamnées pour ces motifs, y compris des enfants et des femmes avec de jeunes enfants.
Les enlèvements et persécutions prennent un aspect systématique et organisé.
Un exemple marquant est celui d’Irina Horobtsova, enlevée en mai 2022 de chez elle à Kherson, puis détenue sans contact avec l’extérieur en Crimée.
En août 2024, un tribunal de Kherson lui a infligé une peine de 10,5 ans en colonie à régime général pour espionnage, notamment pour avoir collecté des informations stratégiques sur les unités militaires russes dans la région et les avoir transmises aux services de renseignement ukrainiens.
D’autres cas concernent un pensionné de 73 ans, Oleksandr Markov, condamné à 14 ans pour avoir supposedly transféré de petits montants d’argent à des comptes utilisés par les services secrets ukrainiens.
Il y a aussi des adolescents condamnés : au moins deux jeunes, dont des filles, ont reçu des peines allant de 6,5 à 9 ans.
La peine la plus sévère a été infligée à Mykyta Polozov, 19 ans, qui a été condamné à 13,5 ans.
Ces actes illustrent l’étendue de la répression brutale menée par la Russie contre la population ukrainienne dans les zones occupées, visant à instaurer la peur, à briser la résistance et à justifier leurs actions, sans distinction de sexe ou d’âge.
