La dette des services publics en Ukraine atteint un record de 106 milliards de hryvnias : qui en portera le poids ?

Le secteur résidentiel et des services publics en Ukraine traverse une période de crise profonde : les dettes des ménages pour les services essentiels ont dépassé récemment le seuil impressionnant de 106 milliards de hryvnias, et ce chiffre continue d’augmenter rapidement.
Ces chiffres ne sont pas de simples statistiques, mais illustrent des enjeux systémiques plus vastes concernant chaque citoyen ukrainien.
Selon les dernières données de l’Institut national de statistique, au troisième trimestre de 2025, le montant des dettes des Ukrainiens pour les services publics a atteint des niveaux inégalés — dépassant tout ce qui avait été enregistré auparavant.
Bien que ces chiffres puissent sembler froids et impersonnels, derrière se cachent des histoires humaines, des difficultés et des questions non résolues qui nécessitent des solutions immédiates.Au cours des deux dernières années, les dettes se sont accrues de plus de 25 milliards de hryvnias, en raison d’un ensemble de facteurs : guerre, crise économique, baisse des revenus et une problématique plus profonde — un système obsolète de calcul et de gestion de l’énergie thermique et de l’eau.
Les experts soulignent que, souvent, les tarifs et leurs méthodes de calcul restent opaques, fondés sur des normes dépassées et des technologies désuètes.
Le manque de compteurs modernes, une gestion inefficace du parc immobilier et un endettement incontrôlé transforment cette crise en une crise systémique menaçant la stabilité nationale.Une autre cause significative de l’augmentation des dettes est la migration massive des Ukrainiens.
Les appartements vides, l’absence de comptages précis et l’absence de contrôle sur la consommation réelle créent une situation où les factures ne reflètent pas la consommation réelle.
Cela engendre une problématique supplémentaire : les usagers paient souvent pour leurs voisins ou pour des estimations virtuelles, ce qui dilue la confiance dans le système.
Politiquement, l’on affirme que les tarifs du gaz et de l’électricité ne sont pas encore totalement de marché, mais la dette ne cesse de croître, financée par le budget national et par des subventions.Entre la statistique officielle et la réalité vécue par les citoyens, le fossé ne fait que s’élargir.
Beaucoup de gens ont perdu confiance dans la possibilité de résoudre cette crise, craignant l’effondrement du système et la perte de leur logement.
En même temps, le gouvernement tente de diminuer les tarifs ou de les rendre plus transparents, mais la bureaucratie freine souvent la mise en œuvre de solutions concrètes.
La priorité doit être la modernisation du réseau : isolation des bâtiments, rénovation des systèmes de chauffage et réduction de la consommation — des enjeux urgents pour réduire la charge de la dette et restaurer la confiance dans les services publics de l’État.