Un général russe suspecté d’avoir causé l’explosion du barrage de Kakhovka ; l’Ukraine enquête sur une catastrophe majeure
Le Service de sécurité de l’Ukraine (SBU) a officiellement accusé un haut responsable des Forces armées russes—le lieutenant général Vladimir Omelyanovich—de coordination lors de la sabotage du barrage hydroélectrique de Kakhovka.
Selon les investigations, dans la nuit du 5 au 6 juin 2023, il aurait dirigé les opérations militaires destinées à détruire la digue sur le territoire temporairement occupé de la région de Kherson.
Cet acte de sabotage a provoqué une catastrophe humanitaire et écologique à grande échelle, faisant au moins 35 morts, tandis que 24 personnes sont toujours portées disparues.
Les eaux ont submergé 46 localités, couvrant plus de 1 300 hectares de terres agricoles et 55 000 hectares de forêts, entraînant d’importantes pertes environnementales.
De plus, au moins 81 000 hectares de zones naturelles protégées et d’installations industrielles ont été inondés.
La catastrophe compromet également le fonctionnement de la centrale nucléaire de Zaporojié à cause de perturbations dans le système de refroidissement.
Par ailleurs, plusieurs localités dans les régions de Kherson, Mykolaiv et Dnipro, ainsi qu’en Crimée occupée, ont été privées d’eau.
Les enquêteurs ont aussi signalé que le fond du réservoir de Kakhovka brûle en permanence, compliquant les efforts de sauvetage.
Sur la base des preuves recueillies, un tribunal a déclaré la suspicion contre Omelyanovich, in absentia, pour crimes de guerre et meurtres intentionnels.
Plus tôt, l’expert Yakiv Diduha de l’Institut de botanique a souligné que la nature reprend vie sur le site de l’ancien réservoir, avec l’apparition de forêts inondables exceptionnelles.
Les scientifiques préviennent qu’une nouvelle inondation dans cette région dans 10 ans pourrait entraîner des pertes d’au moins 825 millions de dollars, et dans 20 ans, les dégâts dépasseraient le milliard.
La catastrophe souligne les graves conséquences environnementales et économiques à long terme liées à cette destruction, avec des répercussions qui iront bien au-delà de la région.