Changement de rhétorique de Trump à l’égard de l’Ukraine : une approche nouvelle dans un contexte politique complexifié

Fin août de l’année dernière, Donald Trump, alors président des États-Unis, avait publiquement déclaré au président ukrainien Volodymyr Zelensky que Kyiv manquait de cartes pour remporter la guerre face à la Russie.
Cette déclaration avait contribué à diminuer les espoirs de résolution rapide du conflit.
Cependant, en juin de cette année, lors des réunions de l’ONU à New York, Trump a brusquement changé sa position concernant l’Ukraine, en louant l’armée ukrainienne et sa capacité à reconquérir ses territoires disputés avec le soutien de l’Union européenne.Lors d’une rencontre avec Zelensky à New York, Trump a affirmé que « l’Ukraine, soutenue par l’Union européenne, est capable de gagner et de retrouver tous ses territoires ».
Cette déclaration a suscité la controverse dans les cercles russes et a laissé penser que la position de Washington évoluait vis-à-vis de la guerre.
Selon des experts, Trump cherche intentionnellement à exercer une pression sur Moscou, en poussant Poutine à envisager une solution diplomatique, surtout depuis le sommet en Alaska l’été dernier, où aucun progrès notable n’avait été réalisé dans les négociations.Ce changement de ton s’inscrit dans un contexte où la Russie enregistre des avancées limitées sur le champ de bataille, une économie en ralentissement et où Zelensky tente d’obtenir davantage de soutien aux États-Unis.
Ces derniers mois, Trump a discuté de la situation avec des hauts responsables américains, notamment avec Keith Kellogg — envoyé spécial pour l’Ukraine et la Russie — et avec le nouvel ambassadeur à l’ONU, Mike Waltz, recevant des rapports sur la situation militaire.
Selon des sources, il a été informé que les forces russes n’ont pas réalisé de progrès significatifs ces dernières années, et que la contre-offensive ukrainienne nécessitera un soutien supplémentaire en renseignement de la part de Washington.Cependant, si Trump a adouci sa rhétorique, il maintient son soutien à la vente d’armes à l’Ukraine, tout en limitant leur utilisation à des attaques contre la Russie.
Jusqu’à présent, il n’a pas encore lancé un programme de sanctions plus sévères contre Moscou, même s’il l’avait évoqué auparavant.
La position officielle des États-Unis reste centrée sur le soutien militaire défensif à l’Ukraine et sur l’aide à la reconquête des territoires occupés.De leur côté, Zelensky a modifié son style de communication, suite à une précédente crise dans la relation avec Trump.
Il s’habille maintenant de façon plus sobre, exprime régulièrement sa gratitude aux États-Unis pour leur soutien, et met en avant les progrès de l’armée ukrainienne.
Zelensky insiste sur le fait que « Trump comprend clairement la situation et est bien informé de tous ses aspects », ce qui est perçu comme un signal positif pour Kyiv.
De son côté, la Russie reconnaît que la position de Trump est actuellement influencée par la perspective ukrainienne, tout en assurant que Moscou pourra faire entendre sa voix lors des futures rencontres avec le secrétaire d’État.Globalement, la réaction en Europe et en Ukraine face à cette nouvelle rhétorique est mitigée.
Beaucoup considèrent que ses paroles ne traduisent pas encore un réel changement de soutien politique, mais elles laissent entrevoir une possibilité d’une aide plus ciblée et plus active, susceptible d’altérer le rapport de forces dans ce conflit.
La situation reste cependant fragile, car chaque déclaration, aussi prudente soit-elle, peut avoir de lourdes conséquences pour l’avenir de la guerre.