Les enjeux politiques derrière la réforme du NMТ : pourquoi le test n’est plus un reflet objectif des connaissances

Le système éducatif ukrainien traverse actuellement une transformation profonde du Test Multidisciplinaire National (NMТ), processus qui suscite de plus en plus de débats publics et de critiques.
Au lieu de rester un outil objectif d’évaluation des connaissances et compétences des élèves, le test devient un instrument politique manipulé pour servir des intérêts sociaux et gouvernementaux restreints.
Il semble que l’État, en connaissance de cause et de manière délibérée, abaisse le niveau de difficulté et les exigences du test afin de dissimuler la véritable qualité de l’éducation et d’éviter les critiques sociales.Oksana Onyshchenko, éditrice du secteur éducation et sciences chez ZN.UA, explique dans son article « Le ZNO comme otage du populisme : comment les décisions politiques destabilisent le système » que le NMТ moderne s’éloigne de plus en plus de sa fonction initiale — mesurer objectivement le niveau de connaissances des élèves dans diverses disciplines.
Les tendances récentes incluent la simplification de la structure du test : les questions ouvertes, qui nécessitaient raisonnement et argumentation, ont disparu au profit de questions à choix multiple où l’élève doit simplement cocher la réponse correcte.
Par ailleurs, les seuils de réussite sont fixés à un niveau bas : seulement 15 % des points maximum sont nécessaires pour passer.Une telle simplification soulève de graves questions : s’agit-il réellement d’améliorer la qualité de l’éducation ? La réalité montre que de plus en plus, l’accent est mis sur des décisions politiques et des résultats superficiels.
Un seuil si bas permet aux étudiants de réussir avec un effort minimal, tandis que l’évaluation réelle de leurs compétences reste superficielle et trompeuse.
Beaucoup de diplômés et leur famille commencent à diffuser des mythes selon lesquels ils ont « réussi à résister » ou « atteint les objectifs » tout en évitant de reconnaître les faiblesses structurales du système éducatif.Selon Onyshchenko, de véritables réformes ne seront possibles qu’avec des efforts sincères de la part du ministère de l’Éducation, des professionnels qualifiés, et à travers des discussions ouvertes dans la société.
Il faut réviser les programmes, renforcer la formation des enseignants, effectuer des recherches approfondies pour identifier les causes des faibles résultats, et instaurer des standards élevés.
La réduction de la complexité des tests et leur utilisation comme outils politiques ne font que perpétuer le statu quo et éviter d’aborder les problèmes fondamentaux.
L’objectif doit être de garantir des normes élevées, pour faire de l’éducation un levier de développement durable.Un autre aspect préoccupant est le seuil de réussite très faible — un exemple typique de compromis politique.
Cela déresponsabilise l’État dans la régulation du processus de préparation aux études supérieures.
Cela permet à des universités de moindre qualité d’accepter des étudiants peu compétents, ce qui fragilise l’ensemble du système universitaire.
La volonté politique de fixer des critères stricts est insuffisante, et cela nuit à la compétitivité internationale de l’éducation ukrainienne.En conclusion, les réformes doivent se concentrer sur le maintien de standards rigoureux et sur une évaluation équitable et précise des connaissances.
Seule une approche basée sur l’exigence et la transparence pourra assurer un avenir où l’éducation contribue véritablement au progrès de la nation, à son développement économique et à son rayonnement international.
La participation d’experts et la tenue d’un débat public sincère sont indispensables pour réaliser des transformations concrètes et pérennes.