Le silence des élites économiques américaines face aux politiques de Trump : opinions dissimulées des dirigeants de grandes entreprises

Alors que les dirigeants des principales entreprises américaines évitent publiquement de critiquer l’approche politique de Donald Trump, des conversations privées et les résultats d’enquêtes récentes révèlent une réalité différente.
Selon une étude menée par l’École de gestion de Yale, de nombreux leaders d’influence estiment que diverses décisions politiques de l’administration actuelle ont affecté négativement leurs sociétés et pourraient même être en violation de la loi.
Cette situation contraste fortement avec leur attitude discrète en public, nourrie par la crainte de représailles.
Lors d’un sondage auquel ont participé 70 hauts dirigeants de sociétés américaines majeures, tels que Mary Barra de GM, Albert Bourla de Pfizer et Greg Brown de Motorola Solutions, plusieurs tendances inquiétantes ont été identifiées.
En particulier, 71 % des personnes interrogées pensent que les droits de douane disruptent gravement leurs activités, tandis que plus de 74 % soutiennent que les décisions judiciaires jugeant ces droits de douane illégaux sont justifiées.
En outre, 80 % estiment que la pression exercée par Trump sur la Réserve fédérale nuit aux intérêts du pays en tentant de faire baisser les taux d’intérêt.
Par ailleurs, 76 % ont exprimé leur préoccupation concernant l’influence du secrétaire à la Santé, Robert Kennedy Jr., sur le système de santé américain.
Juste avant cette rencontre, la Maison Blanche a annoncé une nouvelle taxe de 100 000 dollars pour les visas H-1B, utilisés par les principales entreprises technologiques pour attirer des talents étrangers.
Ce changement, annoncé le 19 septembre de manière inattendue, a suscité la prudence au sein de la communauté d’affaires, longtemps fidèle au Parti républicain, qui craint d’être marginalisée par l’administration.
Selon les experts, cette discrétion s’explique par une lutte interne pour préserver leur influence et façonner la politique économique future des États-Unis.
Malgré tout, la majorité préfère garder le silence face à une situation qui pourrait compromettre leurs intérêts, tout en continuant à surveiller de près l’évolution de la politique en place.