Exemption du NMT pour les candidats des régions frontalières : une nouvelle injustice menaçant l’équité éducative

Chas Pravdy - 23 septembre 2025 18:34

La question de l’allègement des exigences du Test Multisubjectifs National (NMT) pour les étudiants issus des régions en conflit soulève un débat croissant, suscitant agitation et controverse parmi les éducateurs et les responsables politiques.

Bien que depuis longtemps, certains groupes bénéficient d’un accès privilégié via des entretiens d’admission, la discussion actuelle porte sur la possibilité d’exempter ces jeunes issus des zones frontalières de l’obligation de passer le test durant la campagne d’admission.

Les défenseurs avancent que cette démarche vise à préserver le potentiel humain dans ces régions, en prenant en compte les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles ces jeunes se préparent aux examens.Cependant, les spécialistes et éducateurs mettent en garde contre une telle approche, qui pourrait non seulement cautionner une injustice, mais aussi renforcer les inégalités sociales.

Pour eux, il est crucial de se rappeler que de nombreux bénéficiaires résident dans des zones où la guerre rend la préparation aux examens extrêmement compliquée.

Exempter ces jeunes jeunes de la participation au test ne ferait que creuser davantage les écarts sociaux.

Yulia Gryshyna, députée ukrainienne, a récemment proposé un projet de loi visant à retarder la passation du NMT pour les étudiants issus des régions frontalières, leur permettant d’être admis via l’entretien, puis de passer le test une fois en sécurité et dans de meilleures conditions pendant leurs études.Les experts de l’éducation soulignent que l’assouplissement des normes de passation des examens sans procédures équitables et transparentes risque tout simplement de favoriser davantage l’injustice.

Face aux nombreux déplacements de population liés au conflit, il devient difficile de vérifier la résidence réelle des candidats, ce qui pourrait ouvrir la voie à des abus ou à des avantages déloyaux.

Pour cette raison, Ona Onyschenko recommande que l’État offre à ces étudiants la possibilité de se préparer à nouveau au NMT, dans des régions sûres, avec hébergement et bourse.

Elle considère que cette mesure constituerait une aide réelle et significative, plutôt qu’une simple dérogation.Le ministère de l’Éducation propose quant à lui de créer un « cours zéro » pour ceux qui n’auraient pas réussi le NMT, afin de leur offrir une nouvelle chance de se préparer et de consolider leurs connaissances, facilitant ainsi leur accès à l’enseignement supérieur.

Cependant, Ona Onyschenko met en garde contre la tentation de revenir à un système corrompu, qui privilégie les relations et la proximité plutôt que le mérite.

Selon elle, la tendance à réduire les exigences pour répondre à des enjeux politiques dans un contexte de guerre ne peut qu’accroître les inégalités et compromettre l’intégrité du processus de sélection.

Cette année, près de 290 000 candidats ont participé au NMT, ce qui constitue une hausse de 6 000 par rapport à l’année précédente, avec 79 % d’entre eux étant des diplômés du secondaire.

Le ministre de l’Éducation, Oksen Lisovyi, s’oppose à la suspension du NMT dans les régions frontalières mais propose d’augmenter le coefficient régional pour les universités opérant dans des conditions difficiles, afin d’accorder une aide plus ciblée aux jeunes victimes du conflit.

Source