Menaces pesant sur les micro-organismes responsables de produire un tiers de l’oxygène terrestre — avertissements des scientifiques sur un risque d’effondrement écologique

Chas Pravdy - 22 septembre 2025 16:43

Les micro-organismes jouant un rôle clé dans le maintien de la vie sur notre planète se trouvent aujourd’hui confrontés à de nouveaux défis d’une importance cruciale.

Parmi eux, les cyanobactéries appelées Prochlorococcus, considérées comme les plus répandues et influentes dans les océans mondiaux, sont particulièrement menacées par la hausse des températures de l’eau.

Ces micro-organismes microscopiques sont responsables d’environ un tiers de l’oxygène que nous respirons et occupent une place centrale dans la chaîne alimentaire marine.

Cependant, des recherches récentes indiquent que la montée des températures océaniques affecte gravement leur capacité à survivre, ce qui pourrait entraîner des conséquences désastreuses pour les écosystèmes marins.

Des scientifiques de l’Université de Washington, notamment l’océanographe François Ribalet, ont mené une étude approfondie qui a analysé plus de 800 milliards de cellules de Prochlorococcus collectées lors de 90 expéditions sur 13 ans.

Selon leurs résultats, la température optimale pour ces micro-organismes se situe entre 19°C et 28°C.

Mais selon les prévisions climatiques, la majorité des eaux tropicales et subtropicales dépassera ce seuil dans les 75 prochaines années, entraînant une réduction du taux de division cellulaire et une baisse de la production d’oxygène à l’échelle mondiale.

Au-delà de 30°C, la division cellulaire s’arrête presque totalement, ce qui menace la stabilité des écosystèmes marins.

Par ailleurs, étant donné le profil génétique étroit et la faible complexité de ces bactéries — adaptées aux eaux pauvres en nutriments — la perte de gènes essentiels à la réponse au stress pourrait réduire leur capacité à s’adapter aux changements rapides de température.

En revanche, d’autres cyanobactéries comme Synechococcus, qui dominent dans les eaux chaudes, pourraient prendre le relais, à condition de disposer de plus de nutriments.

Au total, ces modifications écologiques pourraient bouleverser les cycles biogéochimiques et déséquilibrer l’ensemble des écosystèmes océaniques.

La situation souligne l’urgence de comprendre les mécanismes d’adaptation microbienne et d’agir pour atténuer le changement climatique, afin de préserver les fonctions vitales de la biosphère.

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