Le bien-être des Ukrainiens : stabilité malgré une anxiété croissante

Chas Pravdy - 22 septembre 2025 14:30

Selon les résultats de la deuxième phase d’une étude d’opinion menée par l’Institut international de sociologie de Kiev, en collaboration avec des partenaires internationaux, le sentiment de bien-être intérieur des Ukrainiens demeure relativement stable malgré les difficultés persistantes liées à la guerre.

L’enquête, réalisée en décembre 2024 par le biais d’entretiens téléphoniques avec plus de mille répondants issus de zones sous contrôle ukrainien, montre que la population continue de trouver un sens à sa vie.

Ce ressenti psychologique s’avère particulièrement crucial dans un contexte d’incertitude et de défis constants pour le pays.

L’analyse se concentre sur des indicateurs-clés tels que la satisfaction de vie, le niveau de bonheur, le sens de la vie et l’anxiété, révélant une série de tendances importantes.

La sensation de sens reste le paramètre le plus élevé et le plus stable, avec une note moyenne de 7,1 sur 10.

Par ailleurs, la satisfaction générale de la vie connaît une légère augmentation et se situe désormais à environ 5,4.

Une constatation essentielle concerne l’augmentation du niveau moyen d’anxiété, qui témoigne d’une tension psychologique accrue, même si de nombreux Ukrainiens maintiennent des niveaux relativement élevés de bonheur et de sens.

Les habitants ruraux et ceux des régions de l’ouest affichent généralement des scores plus élevés en matière de bien-être, tandis que les populations déplacées internes et celles des centres régionaux ont des scores légèrement inférieurs.

Près de la moitié de la population éprouve une hausse de son anxiété, ce qui souligne le coût psychologique du conflit et l’importance de renforcer les ressources de soutien social.

Sur le plan démographique, les femmes déclarent des niveaux plus élevés de sens et de bonheur, tandis que les hommes présentent une tendance à une anxiété accrue, traduisant des réactions émotionnelles différentes face aux défis sociaux.

Les personnes âgées de plus de 60 ans enregistrent les niveaux de bonheur les plus faibles et les taux d’anxiété les plus élevés, tandis que la jeunesse de 18 à 29 ans fait preuve d’une plus grande dynamique émotionnelle, avec à la fois un bonheur élevé et des fluctuations importantes de l’anxiété.

Les personnes déplacées internes, souvent confrontées à la perte de réseaux sociaux et à la désorganisation, signalent une satisfaction et un sens de la vie inférieurs, ce qui pourrait refléter l’impact psychologique du déplacement forcé.

En résumé, l’étude confirme que, malgré la hausse de l’anxiété, la majorité des Ukrainiens parvient à maintenir une forme de résilience mentale, alimentée par un sentiment de but et d’espoir.

Cette recherche a été menée dans le cadre d’une initiative mondiale appelée Social ROI, dont l’objectif est d’évaluer l’impact des actions visant à améliorer le bien-être collectif.

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