Les sénateurs américains veulent renforcer les sanctions contre la flotte clandestine russe face à la crise énergétique

Chas Pravdy - 19 septembre 2025 16:55

Les États-Unis poursuivent activement l’élaboration d’un nouveau cadre législatif visant à renforcer considérablement les sanctions contre la Russie, notamment en ciblant sa flotte secrète de cargos pétroliers qui joue un rôle clé dans l’évitement des restrictions occidentales.

Des sénateurs des deux principaux partis ont présenté un projet de loi destiné à étendre les sanctions sur les exportations d’énergie russes, en se concentrant particulièrement sur le transport maritime utilisé pour contourner les sanctions imposées depuis l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie en 2022.

Ce dispositif est motivé par le fait que la flotte clandestine russe génère des revenus importants, permettant à Moscou de financer sa guerre continue et de renforcer sa résilience économique en ces temps difficiles.

La législation, qui sera dévoilée ce vendredi par le président du comité des Affaires étrangères du Sénat, le républicain Jim Risch, et la sénatrice démocrate Jeanne Shaheen, vise à créer de nouveaux moyens de lutte contre ces activités maritimes illégales — notamment par des sanctions contre les propriétaires de navires et des interdictions concernant la fabrication ou la fourniture d’équipements liés à ce secteur.

La loi met également l’accent sur les vieux navires, souvent enregistrés de manière dissimulée, difficiles à identifier et à sanctionner directement.

Jusqu’à présent, seules des mesures visant directement les navires ont montré leur efficacité.

La législation devrait aussi prévoir des sanctions contre des projets de GNL (gaz naturel liquéfié) russes et d’autres secteurs stratégiques liés à la défense et à l’énergie.

Ces initiatives s’inscrivent dans une tendance plus large, puisque le Royaume-Uni et l’Union européenne ont déjà renforcé cette année leurs sanctions contre la flotte clandestine russe.

Par ailleurs, l’ancien président Donald Trump, qui avait accru les tarifs douaniers sur les importations indiennes de pétrole russe, n’a pas encore mis en œuvre de nouvelles sanctions contre Moscou, ce qui soulève des questions sur l’unité stratégique des États-Unis dans leur politique envers la Russie.

Le projet de loi bénéficie d’un soutien bipartisan, notamment de la part de figures influentes comme Lindsey Graham et Tom Cotton, qui estiment que des sanctions supplémentaires sont indispensables pour couper les flux financiers de la Russie et affaiblir sa capacité de guerra.

Par ailleurs, le Congrès envisage de qualifier officiellement la Russie de « État parrain du terrorisme », notamment en raison de l’enlèvement d’environ 19 000 enfants ukrainiens lors de la guerre.

Au cours des derniers mois, d’autres propositions de loi visant le renforcement des sanctions ont été présentées par les sénateurs Graham et Blumenauer, mais elles n’ont pas encore été soumises au vote en raison de retards du gouvernement.

Trump, malgré ses menaces et ses délais pour que Poutine accepte un cessez-le-feu en Ukraine, n’a pas encore pris de mesures concrètes.

Pendant ce temps, Poutine ne montre aucun signe d’arrêt de la guerre, intensifiant ses attaques avec des drones et des missiles, tout en violant occasionnellement l’espace aérien de l’OTAN, ce qui accroît la tension dans la région.

Récemment, Trump a appelé l’OTAN à réduire sa dépendance au pétrole et au gaz russes comme condition pour de nouvelles sanctions américaines, une proposition peu plausible étant donné la dépendance de la Turquie aux approvisionnements russes et sa réticence à rejoindre les sanctions occidentales.

L’Union européenne, pour sa part, rencontre également des obstacles, notamment avec la Hongrie et la Slovaquie, qui bloquent le progrès vers une réduction des ressources énergétiques russes.

Selon des experts, la stratégie de Trump semble délibérément conçue pour établir des conditions infranchissables, rendant toute action concrète contre la Russie difficile.

Cependant, ce qui est évident, c’est la montée de la pression politique aux États-Unis et à l’international pour intensifier les efforts visant à réduire l’influence de la Russie et mettre fin à son aggression contre l’Ukraine.

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