L’avenir des habitats spatiaux : tendances, technologies et défis

Chas Pravdy - 31 août 2025 09:54

La communauté internationale de chercheurs et d’ingénieurs spatiaux travaille sans relâche pour créer des environnements de vie dans l’espace qui soient plus confortables et accessibles.

Les modules modulaires, destinés à remplacer les stations actuelles limitées et monotones, sont conceptualisés pour ressembler à des cabines modernes avec beaucoup de lumière, de couleurs et d’espace, évoquant les salons somptueux des croisières de luxe.

Ces innovations visent non seulement à améliorer l’esthétique, mais aussi à garantir un niveau élevé de sécurité, protégeant les équipages des radiations cosmiques et des débris susceptibles d’endommager la coque.

Selon des informations publiées par le Wall Street Journal, ces systèmes sont en cours de développement sous la direction d’entreprises telles que SAGA Space Architects en partenariat avec l’Agence spatiale européenne.

Elles conçoivent des modules légers, faciles à assembler rapidement et moins coûteux à lancer, capables de s’adapter rapidement et d’évoluer pour créer des environnements spatiaux modernes.

Cela contraste fortement avec l’histoire de la construction de la Station spatiale internationale, qui a coûté environ 100 milliards de dollars et a été assemblée en plusieurs années à partir de plus de 40 modules lancés lors de 42 missions.Parmi les projets les plus prometteurs, figurent des modules gonflables en forme de citrouille, fabriqués à partir de matériaux synthétiques avancés, bien plus légers et résistants que les métaux traditionnels.

Par exemple, Max Space, basé au Kennedy Space Center, crée le module Alpha qui, lorsqu’il est plié, mesure environ deux valises à roulettes, mais qui, en orbite, se déploie pour atteindre un volume de 20 mètres cubes, pouvant accueillir trois personnes.

Ce module a déjà passé des tests en vol conformes aux spécifications de la NASA et pourra se raccorder à la NASA ou à d’autres stations commerciales futures.

Le premier lancement d’Alpha avec son chargement scientifique est prévu pour octobre 2026 avec le lanceur Falcon de SpaceX.

À l’avenir, l’entreprise prévoit de développer des modules d’une capacité allant jusqu’à 100 mètres cubes, conçus pour accueillir dix personnes.

Ces modules pourront servir aussi bien d’habitats pour astronautes que de lieux de location pour des clients privés ou des entreprises souhaitant mener des recherches ou lancer des satellites.Un autre projet innovant provient de l’Institut Aurelia de Cambridge : ils créent des modules hexagonaux auto-assemblants capables de constituer des habitats habitables en microgravité.

Une version prototype doit être envoyée à la Station spatiale internationale en 2026, où elle se déploiera de manière autonome.

Selon Ariel Ekblau, co-fondateur et directeur, ces habitats pourront être assemblés comme « une maison sur roues », avec des meubles qui se déplient à partir des modules.

Parallèlement, SAGA Space Architects et l’ESA travaillent sur le prototype FlexHAB, conçu pour quatre astronautes, qui pourrait être utilisé dans des missions lunaires ou martiennes à l’avenir.De plus, des efforts sont déployés pour améliorer les conditions internes des modules spatiaux.

Google, par exemple, teste un “satellite virtuel” pour cartographier la Terre en temps réel, en créant des modules en forme de conteneurs.

Les intérieurs sont fabriqués par impression 3D à partir de déchets de bois recyclés, et leurs rampes sont recouvertes de bouchon de liège, résistant à la chaleur et isolant thermique.

Les modules de sommeil sont équipés d’isolation acoustique et de systèmes de filtration d’air indépendants pour éviter la propagation des odeurs et du bruit.

Les architectes travaillent aussi sur l’incorporation de fenêtres, et dans de futurs projets, des algues seront utilisées pour créer des “vitraux” qui produiront aussi de l’oxygène pour l’équipage.Dans l’ensemble, la conception d’habitats spatiaux confortables, sûrs et fonctionnels est essentielle pour les missions à long terme.

Bien que la vie dans l’espace ne pourra jamais totalement égaler le confort d’un hôtel de luxe, ces habitats doivent assurer des conditions minimales pour que l’équipage puisse travailler et vivre dans l’espace pendant de longues périodes.

Actuellement, la NASA se prépare à fermer la station spatiale internationale d’ici 2030 et explore des partenariats avec des entreprises privées pour développer de nouvelles stations orbitales commerciales, marquant ainsi une nouvelle étape dans l’infrastructure orbitale.

Malgré les plans ambitieux pour envoyer des humains sur Mars par SpaceX et la NASA, les défis technologiques restent considérables et freinent la réalisation rapide de ces visions.

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