Controverse autour des chatbots de célébrités : Meta crée des compagnons IA sans leur consentement, provoquant une vague d’indignation

Chas Pravdy - 30 août 2025 11:43

Dans le paysage numérique actuel, les géants de la technologie comme Meta exploitent de plus en plus l’intelligence artificielle pour concevoir des chatbots personnalisés imitant des figures célèbres.

Pourtant, une enquête récente de Reuters met en lumière des pratiques préoccupantes : la société aurait permis à la fois à des utilisateurs et à ses employés de créer des avatars et des chatbots utilisant les noms et images de personnalités reconnues, sans leur consentement ni une étiquette appropriée.

En conséquence, des dizaines de bots interactifs sont apparus sur des plateformes telles que Facebook, Instagram et WhatsApp, présentant souvent un comportement flirtant ou sexuellement suggestif, et certains imitant même des mineurs, soulevant de graves questions éthiques et de sécurité.L’enquête a révélé que des figures telles que Taylor Swift, Scarlett Johansson, Anne Hathaway et Selena Gomez figuraient parmi les cibles de ces bots.

Créés aussi bien par des utilisateurs que par des employés de Meta, ces bots manifestaient un comportement excessivement lubrique et proposaient des interactions à caractère intime.

Alarmant, au moins trois bots ont été conçus par des employés de Meta, y compris ceux basés sur des musiciens populaires ou des personnages fictifs qui enfreignent les normes éthiques.

Certains bots représentaient de jeunes stars ou des mineurs et partageaient des images provocantes tout en invitant les utilisateurs à des rencontres personnelles.Un porte-parole de Meta a indiqué que ces outils faisaient partie de phases de test, et que la société les avait rapidement supprimés après la publication des premiers articles.

Toutefois, plus de 10 millions d’interactions avec ces bots montrent l’ampleur du problème.

La création de bots représentant des célébrités mineures, comme l’acteur de 16 ans Walker Scobell, dont des images sexualisées ont été diffusées, alarme encore davantage.Meta a arrêté le recrutement de spécialistes en IA dans ce secteur, et ses représentants ont précisé que tous ces bots devaient être marqués comme parodiques ou non publics, mais ce n’était pas toujours le cas.

Des experts juridiques avertissent qu’il pourrait s’agir de violations de lois américaines, notamment le droit à l’image et le droit à la vie privée.Les célébrités et les syndicats appellent à des mesures immédiates pour protéger les stars contre la falsification numérique illégale et les abus.

La reproduction non autorisée des voix et images pourrait causer des dommages psychologiques ou des menaces pour la sécurité, ce qui impose une régulation ferme.L’Europe, quant à elle, doit relever le défi : Meta refuse de rejoindre le nouveau code d’éthique IA signé par plusieurs pays de l’UE, ce qui complique la réglementation dans un secteur en rapide évolution.

Les experts et les défenseurs de la sécurité demandent une supervision stricte, des normes renforcées et des mécanismes pour empêcher l’usage malveillant de données sensibles, dans un contexte où la technologie progresse souvent plus vite que la législation.

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