L’Union européenne élabore un mécanisme pour utiliser les actifs russes gelés dans la reconstruction de l’Ukraine : nouvelles perspectives et défis

Chas Pravdy - 29 août 2025 09:35

Fin août, des discussions cruciales ont été menées à Bruxelles concernant l’utilisation future de près de 200 milliards d’euros d’actifs russes gelés, qui pourraient devenir une ressource essentielle pour la reconstruction de l’Ukraine après la fin des hostilités.

La Commission européenne étudie activement des mécanismes permettant de transformer ces actifs en outils capables non seulement de soutenir l’économie ukrainienne, mais aussi de renforcer la pression sur la Russie, qui refuse de cesser ses opérations militaires.

À l’heure actuelle, il est envisagé de transférer une partie de ces actifs vers des investissements plus risqués, pouvant potentiellement générer davantage de bénéfices et de nouvelles sources de financement pour la reconstruction.

Cependant, cette approche rencontre l’opposition de certains États membres, préoccupés par la légalité et la gestion juridique de ces mécanismes.

Par ailleurs, des propositions incluent la mise en place d’un fonds spécial, similaire au Mécanisme européen de stabilité (MES), qui offrirait à l’UE une capacité plus flexible pour réaffecter ces ressources sans nécessiter une unanimité chaque fois qu’une décision est prise.

Plusieurs pays voisins de la Russie, notamment les États baltes, appellent à la confiscation totale de ces actifs et leur transfert à l’Ukraine en guise de punition et de soutien.

Les experts préviennent que cette stratégie soulève des questions juridiques et financières complexes, notamment en raison du rôle de la Belgique, qui détient une grande partie de ces actifs via Euroclear, une infrastructure financière majeure.

La nouvelle approche de gestion des profits issus des investissements permettrait à l’Ukraine d’obtenir des revenus importants sans confisquer immédiatement ces actifs, ce qui accroîtrait ses chances d’un financement stable face à la réduction de ses capacités budgétaires nationales.

Cela donne également la possibilité à des pays du G7, soutenant l’idée de confiscation et de gestion des actifs, de contribuer à cet effort.

Enfin, les analystes soulignent que, bien que cette stratégie ait un potentiel pour renforcer la position financière de l’Ukraine et explorer de nouvelles voies de financement, de nombreuses questions restent en suspens concernant sa mise en œuvre, sa légalité et la protection des intérêts de toutes les parties impliquées.

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