Journaliste de Crimée, Lutfiye Zudiyeva, poursuivie pour activités présumées d’« agent étranger »
Dans la péninsule de Crimée, les cas de persécutions administratives ciblant des représentants des médias indépendants et des défenseurs des droits humains ne cessent d’augmenter.
Le cas le plus récent et médiatisé concerne la journaliste et activiste crimeo-tatare Lutfiye Zudiyeva, à qui un protocole administratif a été intenté.
Selon les informations publiées par son organisation de défense des droits « Femmes dans les médias », Zudiyeva a été accusée en vertu de l’article 19.34 du Code administratif russe, qui interdit toute activité ressemblant à celle d’un « agent étranger » sans déclaration préalable.
Les autorités russes soutiennent que la journaliste aurait notamment mené des activités politiques sous influence étrangère, en publiant des documents relatifs aux violations des droits de l’homme en Crimée et à la situation des prisonniers politiques crimeo-tabars.
Parmi les preuves présentées figurent ses publications sur les réseaux sociaux, ses articles dans des médias internationaux tels que CNN, Newsweek et Grits, ainsi que ses interviews pour des organisations mondiales.
Selon les investigations, Zudiyeva aurait été inscrite dans le registre des « agents étrangers » dès mai 2025, selon un arrêté du ministère de la Justice russe.
Cela implique qu’elle doit marquer tous ses contenus avec la mention « 18+ » et ajouter des explications concernant son statut d’« agent » ainsi que soumettre tous les trois mois un rapport à ce sujet au ministère.
Zudiyeva fait actuellement appel de ces décisions, qu’elle considère comme injustifiées.
Elle affirme que ses publications sont équilibrées et comportent à la fois la voix des victimes de répression et la position officielle russe.
Un procès pourrait bientôt avoir lieu, avec une amende prévue comprise entre 15 000 et 30 000 roubles (environ 6 000 à 12 000 hryvnias).
Il convient de noter que Lutfiye Zudiyeva est une journaliste crimeo-tatare, auteure du portail Grits, qui vit à Crimée depuis 2014, malgré l’annexion russe de la péninsule.