Analyse des perspectives de la rencontre Zelensky-Poutine : le Kremlin réduit ses attentes et opte pour une stratégie d’incertitude

Chas Pravdy - 20 août 2025 10:46

Les déclarations de hauts responsables russes indiquent que le Kremlin ne voit pas actuellement la nécessité d’organiser une rencontre entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.

Selon CNN, Poutine n’est pas prêt à participer à une rencontre en personne, ni maintenant ni dans un avenir proche.

Cette conclusion a probablement été tirée après que l’assistant du Kremlin, Yuri Ushakov, ait annoncé que des accords avaient été conclus avec le président américain Donald Trump concernant la possibilité d’accroître le niveau de représentation dans le processus de paix russo-ukrainien.

Par ailleurs, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné que la Russie restait ouverte à tous formats de négociation, mais toute rencontre au plus haut niveau devra être soigneusement préparée.

Les analystes considèrent que cette approche vise à réduire les attentes élevées de la communauté internationale quant à une éventuelle rencontre entre chefs d’État.

Une telle rencontre pourrait symboliser la reconnaissance de la légitimité de Zelensky par Moscou, bien que la propagande officielle continue de le qualifier de « marionnette de l’Occident » et évite de le nommer directement, l’appelant plutôt « régime de Kiev ».

L’ancien conseiller de Zelensky, Orysia Lutsevych, affirme que pour Poutine, un échec lors d’une rencontre avec un leader qu’il considère comme une « blague d’un pays qui n’existe pas » serait une défaite.

Cependant, Moscou ne poursuit pas ouvertement l’objectif d’une rencontre et semble considérer que le soutien de Donald Trump pourrait agir comme médiateur, car son appui est considéré comme crucial pour faire progresser les négociations.

La politologue Tetyana Stanova souligne que Poutine ne voit pas comme indispensable une rencontre directe avec Zelensky, car sa stratégie principale reste le affrontement avec l’Occident et la préservation de son influence régionale.

Toutefois, avec des garanties que les demandes territoriales de Moscou seront prises en compte, il pourrait reconsidérer.

Il est largement admis que, dans un avenir proche, la Russie pourrait envoyer des hauts fonctionnaires tels que Lavrov et Ushakov à Istanbul pour négocier, mais sans garanties de succès, Moscou n’est pas vraiment motivé pour une sommet.

De plus, Trump, qui avait initialement suggéré une rencontre, a déclaré le lendemain que la décision revenait principalement aux dirigeants eux-mêmes.

Actuellement, Poutine n’a aucun incitatif immédiat à organiser une telle rencontre, car il tire avantage diplomatique en retardant la levée des sanctions sans avoir à faire de concessions.

La grande question reste : qui sera blâmé par Trump en cas d’échec des négociations ? Concernant les dates et lieux potentiels pour une rencontre Zelensky-Poutine, aucune information officielle n’est disponible, mais des sources diplomatiques évoquent des villes comme Genève, Budapest, Minsk ou Rome, avec l’espoir que les négociations pourraient déboucher sur un sommet tripartite avec Trump après le progrès des négociations bilatérales.

Source

#Politique