Partenaires européens recommandent la relance des agences judiciaires en Ukraine pour répondre aux standards de l’UE

Chas Pravdy - 19 août 2025 16:57

Suite à une analyse approfondie du fonctionnement des organes anticorruption et de maintien de l’ordre ukrainiens, notamment NABU et SAP, les partenaires européens ont conclu qu’il est nécessaire de relancer certains organismes clés tels que le Bureau de sécurité économique (BEB) et le Bureau d’enquête d’État (DBR).

Leurs observations mettent en avant que l’autonomie et l’indépendance de NABU et SAP ont permis à ces institutions d’obtenir des résultats notables dans la lutte contre la corruption et la criminalité.

En revanche, d’autres structures, notamment la police nationale, le service de sécurité ou le bureau du procureur général, ont du mal à progresser dans leur réforme et leur modernisation.

L’Union européenne insiste sur le fait que l’efficacité dans la lutte contre la criminalité grave et la capacité à utiliser des instruments européens d’analyse et de prévision doivent constituer les principaux critères d’évaluation.

« Les critères essentiels pour l’intégration future de l’Ukraine à l’UE dans le domaine de l’état de droit sont contenus dans les chapitres 23 (« État de droit ») et 24 (« Justice, liberté et sécurité »).

Ces normes sont vastes et ne proposent pas de mesures précises pour évaluer le progrès », explique l’expert Yevhen Krapivin.

Il souligne que plusieurs facteurs compliquent la mesure objective de la primauté du droit, de la lutte contre la corruption et de la sécurité, poussant les gouvernements à faire des compromis, en promettant des réformes tout en adoptant parfois des mesures contraires.

Il met également en évidence que l’UE attend non seulement la création formelle d’organes mais leur capacité réelle à lutter contre la criminalité, à être intégrés dans des outils analytiques européens et à rester indépendants de toute influence politique.

La nécessité d’audits réguliers et de contrôles externes est aussi soulignée, afin d’assurer une gestion transparente et faire appel à la révocation des dirigeants en cas de dysfonctionnement.

Enfin, l’Ukraine cherche à réduire sa dépendance à l’aide internationale en matière de sélection et de gestion des recrues pour ces institutions, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur autonomie et efficacité.

La controverse autour du processus de nomination du directeur du BEB, où l’intervention d’experts internationaux a permis d’assurer la transparence, mais où le gouvernement a ensuite violé la loi en ne nommant pas le candidat élu, Oleksandr Tsvynskyi, illustre ces défis de réforme et d’indépendance réelle.

Source

#Politique