L’ingéniosité de l’homme de pierre : la planification dans la fabrication des outils anciens

Les êtres humains de l’ère paléolithique faisaient preuve d’une finesse extraordinaire dans le choix des matériaux pour la confection des outils, ce qui constitue une étape majeure dans l’évolution humaine.
Selon les découvertes archéologiques, il y a presque trois millions d’années, nos ancêtres lointains savaient non seulement fabriquer des outils rudimentaires en pierre, mais aussi planifier stratégiquement la recherche de matières premières.
Ils parcouraient de longues distances pour dénicher les pierres adéquates, témoignant d’un comportement et d’un développement cognitif plus élaborés qu’on ne le pensait auparavant.Vers 2,6 millions d’années, la technique consistant à détacher des éclats pointus du silex pour confectionner des lames tranchantes destinées à couper la viande de grands animaux est apparue.
Des fouilles à Nyayan’ga au Kenya confirment que ces premiers chasseurs traquaient notamment des hippopotames près de sources d’eau douce.
Cependant, les recherches récentes publiées dans Science Advances révèlent que toutes les variétés de pierre ne convenaient pas pour produire des outils capable de percer la peau épaisse de ces géants.
Le co-auteur Thomas Plummer de l’université Queens Dublin insiste : « La peau du hippopotame étant très résistante, il faut des bords tranchants spécifiques, issus de matériaux précis.
»Les outils en quartzite robustes indiquent que nos ancêtres ne se contentaient pas de fabriquer des instruments au hasard, mais planifiaient leurs actions longtemps à l’avance.
La preuve en est qu’ils savaient où rechercher leur matière première, transportant les pierres sur des distances allant jusqu’à 13 kilomètres.
Ce comportement laisse penser qu’ils utilisaient une forme de ‘carte mentale’ — une représentation cognitive de la répartition des ressources dans le paysage, témoignant d’un haut niveau de capacité de planification.Les hypothèses précédentes suggéraient que la collecte de pierres se limitait à un rayon d’environ une mile autour du site d’habitation.
Mais la nouvelle recherche démontre que nos ancêtres anticipaient leurs déplacements et planifiaient leurs actions avec anticipation — un des premiers exemples de comportement stratégique dans l’histoire archéologique.
Selon l’anthropologue Erik Delsan du Musée américain d’histoire naturelle, ces découvertes marquent une étape importante dans l’évolution cognitive humaine.De plus, des fouilles récentes en Lettonie, sur le site de Scankalne, ont révélé que l’occupation remontait à bien plus longtemps que prévu, avec des traces datées de la période de la bronze et du néolithique, entre 3000 et 1800 av.
J.-C.
Ces trouvailles remettent en question les notions établies concernant la chronologie des premiers établissements humains dans cette région baltique.