Les autorités turques intensifient la répression contre l’opposition : arrestations à Istanbul et mesures massives

Chas Pravdy - 15 août 2025 23:52

La Turquie connaît une intensification notable de la répression politique, à mesure que les autorités gouvernementales renforcent leur offensive contre les figures et activistes de l’opposition.

Vendredi dernier, une vague d’arrestations en série a été menée, comprenant la détention du maire d’un district d’Istanbul ainsi qu’une quarantaine d’autres fonctionnaires à différents niveaux administratifs.

Ce mouvement marque une étape nouvelle et plus ciblée dans la campagne du gouvernement pour affaiblir ses opposants politiques.

Selon les informations relayées par l’Agence Anadolu et des médias locaux, Inan Güneş, le maire du district de Beyoğlu à Istanbul, a été arrêté sous l’inculpation de corruption dans le cadre d’une enquête en cours.

Plusieurs de ses proches collaborateurs, notamment des agents de sécurité et des conseillers, ont également été placés en garde à vue.

Güneş appartient au principal parti d’opposition en Turquie, le Parti républicain du peuple (CHP), de tendance laïque.

Son arrestation intervient cinq mois après celle d’Ekrem İmamoğlu, maire populaire d’Istanbul, également de CHP, accusé de corruption.

Cet arrestation a déclenché des protestations massives à travers tout le pays, rapidement réprimées par les autorités, qui ont arrêté des milliers de manifestants.

İmamoğlu est un opposant clef au président Recep Tayyip Erdoğan et a déjà annoncé sa candidature pour l’élection présidentielle de 2028.

Il affirme que toutes les accusations sont motivées politiquement et nie toute faute.

L’opposition progresse peu à peu dans les sondages et lors des élections régionales récentes, elle a obtenu des victoires dans des villes clés comme Istanbul, Ankara, İzmir, Bursa et Adana, portant son soutien national à près de 38 %, avec une présence notable dans 35 provinces.

Parallèlement, le gouvernement turc affirme que ces arrestations ne sont pas politiques, mais nécessaires pour maintenir l’ordre.

Néanmoins, les organisations de défense des droits humains dénoncent ces mesures comme des tentatives de freiner l’influence grandissante de l’opposition.

L’arrestation d’İmamoğlu en mars a provoqué des protestations de masse, réprimées violemment, avec des milliers de personnes arrêtées.

Depuis lors, les autorités continuent leur campagne de répression, arrêtant encore davantage de figures et d’activistes de l’opposition, ce qui contribue à une déstabilisation accrue du climat politique dans le pays.

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