Le Népal ouvre de nouvelles perspectives pour les alpinistes : ascensions gratuites à 97 sommets de l’Himalaya pour stimuler le tourisme et le développement régional

Chas Pravdy - 13 août 2025 14:53

Dans une démarche stratégique visant à attirer davantage de touristes et à réduire la surpopulation sur le Mont Everest, le gouvernement népalais a annoncé que les permis d’ascension pour 97 sommets himalayens seront délivrés gratuitement pendant les deux prochaines années.

Ces sommets, situés dans les provinces de Karnali et Sudurpashim à l’ouest du pays, exigeaient auparavant des permis coûtant plusieurs milliers de dollars, surtout durant la haute saison d’alpinisme.

Ce programme vise à promouvoir le tourisme dans des régions reculées et peu développées, offrant ainsi des opportunités économiques aux communautés locales longtemps marginalisées.

Ces zones, parmi les plus pauvres et les moins avancées du Népal, manquent souvent d’infrastructures adéquates et de logistique pour organiser des expéditions.

En supprimant ces frais, les autorités espèrent encourager l’exploration de ces montagnes et créer de nouvelles sources de revenus.

Par ailleurs, le prix pour escalader l’Everest connaîtra une forte hausse dès septembre 2025, atteignant 15 000 dollars en haute saison (avril-mai) — la première augmentation en près d’une décennie.

En dehors de cette période, les permis en septembre novembre seront fixés à 7 500 dollars, tandis qu’en hiver et en février, le permis coûtera environ 3 750 dollars.

Selon les responsables, ces mesures devraient contribuer à désengorger l’Everest, réduire la pression écologique et favoriser le développement de zones moins connues, mais bénéficiant d’un potentiel touristique élevé.

Les fonctionnaires estiment que cette nouvelle politique pourra attirer une variété plus large d’alpinistes et de passionnés d’activités outdoor, permettant de créer des emplois et d’améliorer la qualité de vie des habitants locaux.

L’année dernière, la vente de permis d’ascension a généré près de 5,9 millions de dollars pour le Népal, dont plus de 75 % provenaient de l’Everest.

Toutefois, au cours des deux dernières années, seulement 68 alpinistes ont gravé de nouveaux sommets dans ces montagnes, contre plus de 400 permis délivrés chaque année pour l’Everest.

La question de la sécurité se pose également : en 2024, la Cour suprême du Népal a ordonné de limiter le nombre de permis pour contrôler le tourisme de masse et préserver l’environnement montagnard, tandis que le parlement envisage de légiférer pour que les alpinistes doivent d’abord conquérir des sommets de plus de 7 000 mètres dans le pays avant de tenter l’Everest.

Ces mesures pourraient faire des montagnes de Karnali et Sudurpashim des terrains d’entraînement et de préparation pour les expéditions sur l’Everest, tout en soulageant le poids écologique et logistique.

Par ailleurs, deux anciens soldats blessés lors de leur service, Ivan Tarn et Oleksandr Dashko, ont récemment réussi l’ascension vers le camp de base de l’Everest, à 5 280 mètres, dans le cadre d’un projet caritatif.

Leur achievement témoigne de la résilience et de la détermination des personnes ayant subi des traumatismes physiques, et montre que même avec des handicaps, il est possible de réaliser des exploits.

Néanmoins, le développement des infrastructures et l’accessibilité pour ces montagnes isolées restent des enjeux cruciaux pour assurer la sécurité et la durabilité écologique de ces régions en pleine croissance touristique.

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