Le secrétaire général de l’OTAN avertit : sans investissements massifs dans la défense, la Russie et ses alliés créent une nouvelle menace mondiale, et l’ignorer pourrait contraindre l’Europe et les États-Unis à apprendre le russe pour assurer leur sécurité

Chas Pravdy - 05 juillet 2025 22:32

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a lancé un avertissement majeur dans une interview avec le journal The New York Times concernant la situation actuelle en matière de sécurité internationale. Selon lui, la Russie est en 'piste militaire' et se prépare activement à un conflit prolongé avec l’Occident. Cela implique que les pays européens et les États-Unis doivent donner la priorité à une augmentation significative de leurs capacités de défense ; faute de quoi, ils risquent de devoir envisager d’apprendre le russe pour mieux comprendre et interagir avec les forces militaires et diplomatiques russes. Stoltenberg a souligné que la Russie regagne en puissance militaire à un rythme sans précédent : elle produit trois fois plus de munitions en trois mois que toute l’OTAN en une année — un rythme qu’il ne faut pas ignorer. De plus, il a indiqué que Moscou ne agit pas isolément, mais établit de fermes alliances avec l’Iran, la Corée du Nord et la Chine dans sa guerre contre l’Ukraine, ce qui signale la formation d’une nouvelle coalition anti-occidentale à l’échelle mondiale. Le chef de l’OTAN a insisté sur le fait qu’un accroissement radical des dépenses en défense est indispensable pour freiner l’agression russe. Les 32 pays membres de l’OTAN ont déjà convenu d’augmenter leurs dépenses de défense à 5 % du PIB d’ici 2035, ce qui représente plus du double de l’ancien standard de 2 %. Sans de tels investissements, les États membres risquent de ne pas pouvoir se défendre efficacement, ce qui pourrait obliger certains à apprendre le russe. Stoltenberg a rejeté les affirmations du ministère russe des Affaires étrangères selon lesquelles le renforcement du potentiel de défense de l’OTAN entraînerait la faillite de l’Europe, qualifiant ces propos de preuve de l’efficacité de la stratégie de dissuasion occidentale. Toutefois, il souligne que les pays européens ne sont pas encore prêts pour une guerre à grande échelle en raison d’un manque de capacités industrielles pour produire des armes, ce qui constitue une vulnérabilité critique à corriger en urgence. De plus, de nombreux membres de l’OTAN n’ont pas de service militaire obligatoire, ce qui complique leur mobilisation en cas de crise. Le secrétaire général a aussi évoqué la possibilité que la Russie puisse attaquer l’OTAN pour soutenir une invasion chinoise de Taiwan, suggérant que Moscou pourrait chercher à distraire les États-Unis et leurs alliés en déclenchant un nouveau conflit en Europe. Selon lui, si la Chine décide d’envahir Taiwan, elle pourrait demander à Vladimir Poutine de lancer une nouvelle guerre en Europe pour détourner l’attention américaine. Cette situation interconnectée montre à quel point il est crucial de renforcer non seulement la défense physique, mais aussi la coopération stratégique entre l’OTAN et les pays de la région Indo-Pacifique pour contrer ces menaces émergentes.

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