Un chemin signé vers le changement : comment les Ukrainiens soutiennent la décriminalisation de la pornographie et ce que cela signifie pour l’avenir du pays

Les efforts des activistes et défenseurs de la liberté individuelle en Ukraine atteignent de nouveaux sommets : une pétition en faveur de la décriminalisation du contenu pour adultes a recueilli plus de 25 000 signatures et est actuellement examinée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky. C’est une étape importante dans la réforme d’une législation longtemps marquée par des interdictions strictes et des sanctions pénales pour la création et la diffusion de contenu pour adultes. L’initiative a été lancée par Svetlana Dvornikova, mannequin active sur la plateforme OnlyFans, qui a soumis la pétition via le bureau du président le 27 juin. Elle a appelé le chef de l’État à soutenir le projet de loi №12191 et à l’inscrire à l’ordre du jour de la Verkhovna Rada, en soulignant que les restrictions pénales sont obsolètes et créent des problèmes supplémentaires pour certains citoyens. Dans sa pétition, elle a aussi mis en avant que, en cinq ans, elle a payé plus de 40 millions de hryvnias en impôts, fonds qui auraient pu être utilisés pour soutenir la défense du pays, notamment par l’achat de matériel et de technologie pour l’armée ukrainienne. Par ailleurs, Dvornikova a précisé qu’elle a été poursuivie dans le cadre d’une procédure pénale en vertu de l’article 301 du Code pénal ukrainien, et que les autorités ont tenté d’établir « des accords de corruption ». Elle a indiqué qu’en 2023, près de 2000 « affaires fantômes » ont été ouvertes, visant à créer de faux dossiers pour extorquer des pots-de-vin et abuser de leur pouvoir. Elle a qualifié cette situation de « machine à fabriquer des pots-de-vin ». Le projet de loi №12191, qui est discuté à la Verkhovna Rada depuis plus d’un an, prévoit d’importants changements législatifs. Il propose notamment d’exclure du Code pénal les articles interdisant la création et la diffusion de contenu entre adultes sans élément criminel, tout en renforçant les sanctions concernant la pornographie impliquant des enfants, la coercition et l’implication de mineurs. Ce document vise à mieux protéger les véritables victimes tout en facilitant la création et la diffusion légale de contenu pour adultes. Selon les données, plus de 350 modèles ukrainiennes ont déclaré l’année dernière un revenu total d’environ 305,4 millions de hryvnias, en payant volontairement plus de 59 millions de hryvnias en impôts. Les experts estiment que la légalisation et la décriminalisation de cette activité pourraient rapporter au moins 12,3 millions de dollars par an — des ressources qui pourraient renforcer considérablement la capacité de défense de l’Ukraine. Par ailleurs, dans l’article « Décriminalisation partielle de la pornographie : raisons et conséquences », l’expert Oleksandr Karpenko note que la législation actuelle interdit même la messagerie privée et le partage de photos intimes sans consentement, et que les changements proposés visent à clarifier le langage et à prévenir les abus, sans supprimer la responsabilité. Ce combat continu pour les droits et libertés civiles en Ukraine possède le potentiel pour entraîner d’importantes réformes législatives, transformant le pays en une nation plus juste et innovante. Le soutien public et l’engagement citoyen actif pourraient accélérer la législation nécessaire, ouvrant la voie à une meilleure protection des droits personnels et des intérêts légitimes des citoyens ukrainiens.