Tribunal international spécial pour juger l’agression de la Russie contre l’Ukraine : nouvelles opportunités et défis

Chas Pravdy - 01 juillet 2025 16:31

Dans le cadre de la sécurité mondiale et de l'État de droit, la création de mécanismes judiciaires internationaux spéciaux destinés à poursuivre en responsabilité les crimes de guerre et les actes d'agression devient une priorité. Parmi les initiatives les plus importantes et les plus discutées figure celle de la mise en place d’un Tribunal spécial chargé d'examiner les affaires relatives à l'agression de la Russie contre l’Ukraine. Selon des experts, ce tribunal possédera des caractéristiques particulières, notamment la possibilité d’instruire des affaires en l’absence de l’accusé, ou en absentia. Cela signifie qu’un verdict pourra être rendu même si l’accusé refuse de comparaître ou s’il ne peut pas être localisé. De telles procédures ont été expérimentées dans des tribunaux pour des affaires concernant le Liban, la Sierra Leone et la République centrafricaine, mais leur application était limitée. En Ukraine, cependant, ce mécanisme pourrait permettre une meilleure poursuite des crimes d’agression et éviter certains abus liés à l’absence de l’accusé lors du procès. La condition essentielle pour tenir une audience sans la présence de l’accusé est qu’il ait refusé explicitement de comparaître ou que toutes les démarches d’appel, de citation et d’information aient été accomplies. Toutefois, si l’intérêt de la justice l’exige, le procès peut continuer. Selon Gunduz Mamadov, juriste ukrainien renommé et ancien vice-procureur général (2019-2022), le tribunal garantira à l’accusé une notification adéquate et l’accès à un défenseur. Cela constitue une étape essentielle dans la protection des droits dans ces processus complexes. Mamadov a également souligné que dans le cas d’une condamnation en l’absence, la personne a le droit de bénéficier d’un nouveau procès en sa présence, à condition qu’elle n’abdique pas ce droit ou qu’elle ne reconnaisse pas la décision. Lors des audiences concernant le crash du vol MH17, la lecture des charges a duré plus de trois heures, ce qui témoigne de la rigueur et de la transparence des procédures. Enfin, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a signé récemment les documents nécessaires à la ratification de l’accord créant le Tribunal spécial. Ce pas marque une étape cruciale dans la quête de justice pour responsabiliser ceux qui ont perpétré l’agression russe. La collaboration avec le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Alain Berset, a permis d’accélérer la mise en œuvre du tribunal, ouvrant ainsi de nouvelles voies pour la justice internationale dans le contexte du conflit actuel.

Source