Un test majeur pour Trump : le Sénat des États-Unis approuve un projet de loi fiscal controversé

Le samedi 28 juin, les républicains américains au Sénat ont fait un premier pas vers la mise en œuvre d'une initiative législative massive et plutôt contestée dans sa conception, d'une longueur de 940 pages, appelée « projet de loi fiscale de Trump ». Il a été soutenu lors d’un vote procédural, qui constitue une épreuve pour la fragile majorité républicaine dans la chambre haute du Congrès. 51 sénateurs, sur un total de 100, ont voté en faveur de l’ouverture du débat, permettant ainsi de passer à l’examen du document, mais cela ne suffisait pas pour une adoption définitive. Cette initiative a suscité de vives discussions politiques et des oppositions ouvertes parmi les législateurs. Le projet de loi prévoit des réductions d’impôts massives d’environ 4 trillions de dollars américains, ainsi que le financement de plusieurs programmes stratégiques et sociaux, notamment des mesures importantes concernant la politique migratoire, la sécurité aux frontières, la construction du système de défense anti-missiles « Dôme de Fer » et d’autres aspects de la politique intérieure. Une autre composante essentielle est la réduction substantielle du programme Medicaid, système public d’assurance maladie pour les personnes à faibles revenus, ainsi que du programme d’aide alimentaire pour familles vulnérables SNAP, qui fournit des produits alimentaires aux populations les plus vulnérables. Il convient de noter que le drame politique autour du vote ne se limite pas aux seuls débats internes. Depuis le début, les démocrates ont tenté de compliquer l’avancement du projet en exigeant sa lecture officielle au Sénat, ce qui pourrait retardé considérablement le début des débats. Parmi les principales accusations portées contre le paquet proposé, il y a le fait qu’il profite de manière disproportionnée aux riches, tandis que les programmes sociaux destinés aux personnes pauvres sont réduits. Pendant ce temps, le président Donald Trump voit favorablement le soutien au projet de loi et insiste sur le fait qu’il s’agit d’une « grande et merveilleuse réforme », qui prolongera la période de baisse des impôts instaurée lors de sa première présidence. Cependant, en publiant sur les réseaux sociaux, l’entrepreneur et milliardaire Elon Musk a de nouveau critiqué ouvertement le document. Selon lui, le nouveau projet de loi supprimera les avantages fiscaux pour les véhicules électriques de Tesla, notamment en annulant certaines préférences pour ces appareils. Il a qualifié ce paquet de « totalement fou et destructeur », en avertissant des impacts négatifs importants sur l’économie, l’emploi aux États-Unis, ainsi que sur les intérêts stratégiques du pays. Sur la scène politique, la tension et les divergences persistent. Bien que le projet ait passé le premier obstacle au Sénat, sa validation finale n’est pas encore assurée. Non seulement les démocrates s’y opposent, en accusant le projet d’accroître les inégalités et de réduire les programmes essentiels pour les populations vulnérables, mais aussi certains républicains, mécontents des propositions concernant la réduction du Medicaid et la suppression des avantages fiscaux pour les technologies « vertes », telles que sous l’administration Biden. Cela crée un risque de crise interne dans la majorité et complique la suite du processus législatif. Si le projet de loi devait finalement passer au Sénat, il sera transmis à la Chambre des représentants, où de nombreuses questions et objections restent également en suspens. La décision finale dépendra de la volonté des députés républicains et de l’administration présidentielle : Donald Trump appelle de manière pressante à accélérer l’adoption, en affirmant dans sa déclaration que l’adoption du document avant le 4 juillet serait une « grande victoire » pour le pays. Cependant, ici aussi, des inquiétudes subsistent : certains représentants craignent un impact négatif potentiel sur les programmes sociaux et la stabilité financière. Ainsi, le chemin du processus législatif aux États-Unis est encore loin d’être terminé. La prochaine étape sera un nouveau vote à la Chambre des représentants, puis le document sera soit signé, soit retourné pour modifications. Nous attendons la suite des événements, qui détermineront la future situation économique et politique du pays à l’approche d’une date clé : le 4 juillet, jour où le président devra signer ou veto, ce qui influencera profondément l’avenir de la politique et du budget américains.