Manifestations en Serbie : Plus de 80 arrestations et tensions croissantes dans les rues de Belgrade

Chas Pravdy - 29 juin 2025 21:29

Les protestations de masse en Serbie se poursuivent depuis plusieurs mois, mais ont récemment pris de l'ampleur en raison du mécontentement généralisé de la population face à ses dirigeants et à la gestion du pays. Le mardi 29 juin, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dans le centre de Belgrade pour exprimer leurs revendications aux autorités, notamment la tenue d’élections anticipées et des changements dans la politique nationale. Ces manifestations ont rapidement dégénéré en affrontements avec les forces de police, qui ont utilisé des grenades assourdissantes et du gaz au poivre pour disperser la foule. Selon la police serbe, plus de 80 personnes ont été arrêtées, et près de 50 agents ainsi que plus de 20 civils ont été blessés dans ces incidents. Le ministre de l’Intérieur, Ivica Dacic, a condamné la violence et déclaré que la police prendra toutes les mesures nécessaires pour rétablir l’ordre public et prévenir d’éventuelles violences futures. Durant la nuit du mercredi, encore 77 manifestants ont été placés en garde à vue, dont 38 en détention provisoire en attendant d’éventuelles poursuites administratives ou pénales. Le rassemblement dans la capitale a débuté de manière pacifique mais a dégénéré lorsque les protestataires ont affronté les cordons de police au centre-ville. La contestation trouve ses racines dans la tragédie de l’année dernière, lorsque le chavirement d’une toiture à la gare de Novi Sad a causé la mort de 16 personnes, suscitant une indignation nationale. La mobilisation est soutenue non seulement par des citoyens ordinaires, mais aussi par des étudiants et des partis d’opposition, unis dans leur lutte contre la corruption, la transparence des infrastructures et la responsabilisation des gouvernements. Le président Vucic, qui est au pouvoir depuis plus de 12 ans, a refusé de répondre aux demandes des manifestants concernant la tenue d’élections anticipées, affirmant qu’aucun scrutin national ne serait organisé avant la fin 2026. Il a également accusé certains États étrangers d'essayer de déstabiliser la Serbie, en invoquant des financements et une organisation par des services secrets étrangers. Les autorités poursuivent leurs enquêtes sur les organisateurs des manifestations et déploient davantage de forces policières et d’unités spéciales pour maintenir l’ordre. La frustration populaire ne cesse de croître ces dernières années, notamment après la tragédie à Novi Sad, qui a coûté la vie à 14 personnes et a soulevé de nombreuses questions sur la responsabilité du gouvernement dans la sécurité des infrastructures. La police a déjà arrêté plusieurs experts et responsables impliqués dans la réparation. Cependant, les manifestants réclament non seulement des sanctions pour les responsables, mais aussi une plus grande transparence des actions gouvernementales. La situation continue d’évoluer, témoignant du profond malaise dans la société serbe et soulignant la nécessité urgente de réformes sociales et politiques pour rétablir la confiance et la stabilité du pays.

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