Les scientifiques découvrent de nouvelles frontières dans la recherche sur le cerveau des nourrissons : dès 8 mois, les bébés savent apprendre et s’adapter plus tôt qu’on ne le pensait

Chas Pravdy - 29 juin 2025 19:30

Les recherches récentes dans le domaine de la psychologie infantile et des neurosciences ont révélé des avancées majeures qui remettent en cause les idées reçues sur les capacités d’apprentissage des tout-petits. Au cœur de ces travaux se trouve Francesco Poli, chercheur au University of Cambridge, qui a employé des méthodes innovantes pour examiner les réactions des bébés face aux stimuli extérieurs. L’étude, impliquant 38 enfants d’environ 7,7 mois, montre que dès huit mois, les bébés sont capables d’analyser rapidement les informations et d’adapter leur comportement en fonction des signaux extérieurs. Pour cela, les chercheurs ont utilisé une approche ludique : ils présentaient des personnages animés sur un écran, lesquels apparaissaient et disparaissaient selon des schémas prévisibles ou imprévisibles. Pendant l’expérience, le suivi des mouvements oculaires et des réactions pupillaires a révélé que les pupilles se resserraient lorsque le mouvement du personnage était attendu, et se dilataient lors de changements inattendus. Ces observations prouvent que le cerveau des bébés ne se contente pas de recevoir passivement des stimuli, mais commence à en tirer des conclusions précises dès un très jeune âge. Selon Poli, ces résultats offrent une nouvelle compréhension sur la manière dont le cerveau infantile s’adapte à la volatilité du monde extérieur, et mettent en évidence tout le potentiel de développement cognitif à un stade où l’on pensait encore que les enfants étaient surtout récepteurs passifs. La recherche ouvre également la voie à de nouvelles stratégies pour détecter précocement des troubles tels que l’anxiété ou la dépression, en permettant d’étudier la réponse adaptative du cerveau en pleine croissance. Ces connaissances peuvent transformer l’accompagnement des familles et des éducateurs, leur permettant d’intervenir précocement pour soutenir la santé mentale des enfants. Cependant, Poli insiste sur le fait que pour confirmer ces hypothèses, il est nécessaire de mener des études longitudinales approfondies, permettant d’observer l’évolution des capacités de réponse au fil du temps. En Ukraine, cette tendance à mieux comprendre le développement cognitif des enfants se traduit par une évolution des pratiques éducatives, vers davantage d’inclusion et de respect pour la diversité. Plutôt que d’isoler ou stigmatiser les enfants présentant des particularités, le système éducatif cherche aujourd’hui à favoriser l’intégration et la reconnaissance des capacités de tous, en s’appuyant sur une meilleure connaissance du fonctionnement cérébral des jeunes. Pour en savoir plus sur ces enjeux, consultez l’article d’Oksana Drachkovska, intitulé « Les enfants désagréables », qui analyse les avancées et les défis dans la mise en place d’une éducation inclusive en Ukraine.

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