En Serbie, de nouveaux mouvements de protestation de masse ont éclaté, ce qui s’avère être les plus importants des derniers mois

Chas Pravdy - 29 juin 2025 00:33

Des étudiants et de nombreux sympathisants des mouvements anticorruption ont manifesté dans les rues de Belgrade, réclamant des élections anticipées immédiates et la démission du président Aleksandar Vučić, en poste depuis plus de 12 ans. Cette résistance de masse constitue une réponse forte contre la politique du gouvernement en place, ainsi qu’une inquiétude concernant l’état de la démocratie, la corruption et la liberté d’expression dans le pays. Selon l’agence Reuters, des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées samedi devant les principaux bâtiments gouvernementaux, notamment autour du parlement et du quartier de Pionirski Park, où des contre-manifs de partisans de Vučić, venus de différentes régions du pays, se tenaient simultanément. Les protestations en Serbie durent depuis plusieurs mois et touchent divers groupes sociaux — étudiants, travailleurs, enseignants et fermiers. Elles ont commencé fin de l’année dernière, notamment après la tragédie à Novi Sad, lorsque le 1er novembre, le toit d’une gare ferroviaire s’est effondré, tuant 16 personnes. Les manifestants considèrent cette tragédie comme le fruit de la corruption massive et du manque de contrôle dans le secteur de la construction. En réponse à ces protestations, les universités ont été fermées à plusieurs reprises, ce qui complique encore davantage la situation dans la société et accroît le mécontentement à l’égard du régime. Ces mobilisations suscitent également l’inquiétude auprès de Vučić, qui est souvent accusé d’entretenir des liens excessifs avec la criminalité organisée, de persécuter ses opposants politiques et de limiter la liberté des médias. Le président lui-même et ses alliés réfutent catégoriquement ces accusations, affirmant que la démocratie est totalement préservée dans le pays. Cependant, ses opposants soulignent que le pouvoir tente de réduire l’influence de l’opposition et de discréditer les manifestants, en les accusant de préparer des « conspirations étrangères ». Lors des rassemblements de samedi, Vučić a de nouveau accusé des « États étrangers » d’organiser les protestations et a appelé à une intervention policière mesurée, tout en laissant entendre son intention de réprimer fermement tout radicalisme. « Le pays sera protégé, et les bandits comparaîtront devant la justice », a-t-il déclaré aux journalistes dans la capitale. Par ailleurs, la police a pris des mesures préventives en arrêtant une dizaine d’activistes lors de précédentes manifestations, les accusant de déstabilisation de l’ordre constitutionnel et de terrorisme. Tous les détenus nient toute implication dans des activités criminelles. Indépendamment de toute évaluation politique, l’élan protestataire en Serbie prend de l’ampleur. En décembre dernier, une vague de protestations a débuté suite à la tragédie à la gare de Novi Sad, qui est devenue un symbole de l’inaction et de la corruption dans le pays. Un nombre croissant de citoyens — étudiants, travailleurs, enseignants et habitants ruraux — soutiennent de plus en plus ces mouvements. Ce récent regain de protestations coïncide avec une fête importante pour les Serbes — la Saint-Vito, qui célèbre la victoire lors de la bataille du Champ du Kosovo en 1389 contre l’Empire ottoman. Cela ajoute une tension supplémentaire et une symbolique à cette vague de contestation, qui s’inscrit dans un contexte de crises intérieures. En plus des problèmes internes, laSerbie n’a pas soutenu la déclaration adoptée lors du quatrième sommet Ukraine-Sud-Est de l’Europe, qui s’est tenu le 11 juin à Odessa. Le président serbe Vučić, seul parmi les participants, a refusé de signer ce document, qui visait à renforcer la sécurité et la coopération dans la région, en se concentrant plutôt sur la répartition de ses efforts entre la coopération avec la Russie et l’Union européenne. Les délégués ont convenu de soutenir l’Ukraine, sa reconstruction post-guerre, l’aide humanitaire et la coopération énergétique, mais la position de Vučić est restée en marge, exacerbant certaines tensions dans la région. La situation actuelle indique un climat politique et social encore plus difficile en Serbie, où la société aspire à un changement radical, tandis que le pouvoir cherche à contenir les protestations et à préserver sa position. La communauté internationale regarde la situation avec inquiétude, car les événements en Serbie ont le potentiel d’affecter non seulement la stabilité intérieure du pays, mais aussi la sécurité de toute la région.

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