Situation des avoirs russes gelés : il est temps de passer des paroles aux actes

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiga, a vivement appelé ses partenaires occidentaux à recentrer leurs efforts et à utiliser non seulement les intérêts liés aux avoirs russes gelés, mais aussi ces avoirs eux-mêmes, pour soutenir l'Ukraine dans sa lutte et son redressement. Lors de la conférence Fair Play consacrée à la question des sanctions contre la Russie, le ministre ukrainien des Affaires étrangères a souligné qu'il était temps de passer à des mesures concrètes et d'affecter ces fonds à des objectifs importants pour l'Ukraine. « Nous devons achever les discussions sur la formulation : des paroles concernant les avoirs gelés aux actions concrètes : leur utilisation pour l'achat d'armes modernes, le développement du secteur de la défense et le redressement du pays », a déclaré M. Sybiga. Selon lui, la Russie continue de représenter une menace existentielle pour l'ensemble de l'Europe et de l'espace euro-atlantique, et c'est pourquoi des mesures décisives et audacieuses doivent être prises. Il a ajouté que l'unité et le soutien des partenaires internationaux sont essentiels pour mettre fin à l'agression russe. Le ministre a souligné que, lors de ses discussions avec ses homologues des pays de l'OTAN à La Haye, il avait perçu une compréhension croissante de l'ampleur de la menace russe. Cela suggère que de plus en plus de dirigeants européens et internationaux sont conscients de la nécessité de prendre des mesures décisives contre Moscou. Contexte : L'Union européenne envisage depuis longtemps la possibilité d'utiliser les avoirs russes gelés. Selon les dernières données, environ 210 milliards d'euros d'actifs russes dans l'UE sont actuellement sous sanctions. Il est prévu que plus de 200 milliards d'euros restent gelés au moins jusqu'à fin 2025. Un débat animé est également engagé sur la confiscation de ces fonds et leur transfert vers l'Ukraine afin d'en affecter les recettes au secteur de la défense ukrainien et à la restauration des infrastructures détruites. Cependant, ce processus est compliqué par de nombreux obstacles politiques et juridiques. Les principaux pays européens – la France, l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne – s'opposent à la confiscation des avoirs, craignant qu'elle ne dissuade les investisseurs étrangers et ne complique d'éventuelles négociations futures avec la Russie. Ils insistent sur le fait que les avoirs gelés doivent continuer à servir d'outil de pression, mais ne doivent pas servir de source de financement de la guerre ; ils doivent être utilisés avec prudence et responsabilité. Parallèlement, les pays partenaires continuent de rechercher un équilibre entre le soutien à l'Ukraine et la prévention de risques supplémentaires pour la stabilité du système financier mondial. Dans ces conditions, les paroles et les actes des diplomates et des responsables politiques ukrainiens ont toujours du poids, car c'est d'eux que dépendront le moment et les modalités de mise en œuvre des mécanismes définitifs d'utilisation des avoirs gelés dans la lutte contre l'agression russe.