Rébellion du SPD : Pistorius condamne catégoriquement les illusions de paix et qualifie Poutine d’impérialiste

Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, n'a pas hésité à critiquer les tentatives de certains membres du Parti social-démocrate (SPD) de modifier la politique de défense du pays, dans un contexte de rhétorique conflictuelle croissante envers la Russie. Après des semaines de débats internes et de déclarations controversées lors d'un congrès du parti qui s'est achevé vendredi à Berlin, il s'est ouvertement élevé contre ceux qui appellent à une normalisation des relations avec Moscou ou privilégient la diplomatie. Il affirme que le régime actuel du Kremlin n'est pas intéressé par la paix et que toute tentative d'assouplissement de sa politique risque de plonger le pays dans une crise dangereuse et prématurée. « Cet impérialiste au Kremlin ne veut pas négocier, il ne veut pas la paix », ces mots, selon l'agence dpa, émanent d'un haut ministre de la Défense, qui a souligné qu'il ne s'agissait pas de militarisation ni de réarmement ; l'objectif principal du pays est désormais de rattraper ses alliés de l'OTAN en termes de capacités de défense. « Nous ne devons pas nous réfugier derrière des slogans de paix actuellement inacceptables, car une telle lenteur ne fait que perdre un temps précieux », a souligné Pistorius. Il a ajouté : « Poutine ne comprend que le langage de la force ; non pas les menaces, mais une démonstration concrète de ses capacités. » Or, c'est apparemment cette logique que certains membres du parti tentent de remettre en question, notamment Ralf Stegner, l'une des principales voix de la coalition du SPD, qui a appelé à une révision de la politique actuelle envers la Russie. Tout en reconnaissant la nécessité de renforcer les capacités de défense, Stegner a remis en question le réarmement à grande échelle et le retour au service militaire obligatoire. « Nous devons débattre de la pertinence de suivre la voie d'un réarmement excessif et excessif, car c'est une démarche très douteuse et risquée », a-t-il insisté. Globalement, les désaccords internes au sein du SPD se sont intensifiés dans le contexte de l'invasion russe de grande envergure de l'Ukraine. Le Parti social-démocrate, qui a traditionnellement adopté une ligne politique plus modérée et plus souple à l'égard de Moscou, est aujourd'hui confronté à des remises en question de son identité et de ses principes. Le congrès du parti, qui s'est ouvert le 27 juin à Berlin, a révélé des divergences profondes et inquiétantes entre la direction et la vieille garde, notamment sur les questions de politique étrangère et de sécurité. Rappelons que, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne a déployé une brigade de combat à l'étranger, en réponse à la menace militaire croissante de la Russie et à l'intensification de l'activité militaire du pays agresseur dans la région. Cette décision a en quelque sorte marqué un changement d'orientation de la politique étrangère du pays, qui s'efforçait auparavant d'éviter toute confrontation et de privilégier la diplomatie, même dans les situations les plus difficiles. Cependant, Berlin s'efforce désormais de traduire ses paroles en actes, démontrant ainsi sa volonté de protéger ses intérêts et ses alliés. Les débats internes au SPD s'intensifient et reflètent la complexité de la situation dans laquelle se trouve l'Allemagne, qui cherche à maintenir un équilibre entre les idéaux de paix et la nécessité de faire preuve de force dans le conflit géopolitique actuel. Mais tandis que certains appellent à une politique de défense plus active, d’autres souhaitent préserver les principes traditionnels de partenariat et de diplomatie – des craintes et des contradictions qui ne font qu’ajouter de la tension à cette atmosphère politique intérieure déjà complexe.