Cinq pays de l’UE expriment leur opposition ouverte au projet britannique de système migratoire « une entrée, une sortie »

Chas Pravdy - 28 juin 2025 04:16

Manifestation ouverte contre la nouvelle politique migratoire britannique : cinq pays de l'Union européenne – l'Italie, l'Espagne, la Grèce, Malte et Chypre – ont publiquement exprimé leur inquiétude face au projet de Londres d'introduire un système « une entrée, une sortie » en coopération avec la France. Ils craignent que la mise en œuvre de cette initiative ne complique considérablement la situation en matière de retour des migrants illégaux et n'impose une charge supplémentaire à leurs pays, pays de première entrée dans l'Union européenne. C'est ce qu'indique une lettre adressée à la Commission européenne, rapporte le journal britannique The Times. Des consultations diplomatiques actives sont en cours à Londres entre les dirigeants britanniques et français : le chancelier Keir Starmer et le président français Emmanuel Macron travaillent à un accord supranational qui devrait permettre le retour officiel des migrants illégaux traversant la Manche par bateau. Dans le cadre de cet accord, Londres s'engage à accueillir les migrants ayant des motifs légaux de rejoindre leur famille en Grande-Bretagne. En contrepartie, la France se voit confier le pouvoir de renvoyer les immigrants illégaux du territoire britannique vers le continent. Par ailleurs, il est envisagé de créer un système commun de traitement des demandes des migrants franchissant la frontière, ainsi que d'enregistrement des données biométriques afin de prévenir les tentatives répétées d'immigration clandestine. Le principal instrument devrait être un projet pilote : la création d'un système qui, selon le plan, réduira l'attrait du Royaume-Uni comme pays de destination pour les immigrants illégaux. Selon ce plan, tout immigrant illégaux expulsé vers le Royaume-Uni depuis la France se verra proposer de retourner en France, et non sur la côte nord de la Manche. Cette approche réduira le nombre de tentatives répétées de franchissement de la frontière franco-britannique. De plus, toute tentative répétée de franchissement illégal sera automatiquement enregistrée à l'aide de données biométriques, et les contrevenants seront immédiatement renvoyés. Les responsables gouvernementaux soulignent que le nouveau dispositif doit démontrer sa viabilité et éviter les erreurs des programmes précédents, notamment ceux avec le Rwanda, critiqués pour leurs lacunes en matière de droits humains et d'organisation. Cependant, la mise en œuvre de cette stratégie suscite des inquiétudes parmi les partenaires européens : l'UE craint qu'elle n'entraîne le renvoi des immigrants illégaux vers leur pays de première entrée, plutôt que vers leur pays de résidence, ce qui est contraire aux règles et accords existants. L'accord, dont le lancement prochainement sous forme de projet pilote est prévu, s'inscrit dans le cadre d'une initiative plus vaste du gouvernement britannique visant à réduire le nombre de personnes arrivant par bateau et par navire cette année. On a enregistré un nombre record de 18 500 personnes cette année, soit 42 % de plus qu'à la même période l'an dernier. La police française s'apprête à introduire de nouvelles modifications législatives qui permettront aux forces de l'ordre d'intercepter les bateaux jusqu'à 300 mètres des côtes. Cette décision vise à réduire encore davantage le nombre de traversées illégales de la Manche. Dans le contexte de ces événements, neuf dirigeants européens ont demandé en mai à la Cour européenne des droits de l'homme de réexaminer l'interprétation de la Convention européenne des droits de l'homme. Leur demande porte sur la suppression des obstacles à l'expulsion simplifiée et rapide des migrants qui enfreignent la loi ou commettent des infractions dans l'UE. Cela, estiment-ils, réduira les flux migratoires illégaux et facilitera la gestion des crises migratoires. Cette initiative a reçu le soutien de nombreuses forces politiques, mais fait actuellement l'objet d'une surveillance interne et externe rigoureuse.

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