La Cour suprême autorise Trump à appliquer une restriction à la citoyenneté par le sol

Chas Pravdy - 27 juin 2025 23:21

La Cour suprême des États-Unis a statué vendredi qu'elle autoriserait l'administration Trump à appliquer partiellement ses profondes modifications à la citoyenneté par le sol. Cela signifie que le président a le droit de faire adopter son décret qui limiterait l'octroi automatique de la citoyenneté aux enfants nés aux États-Unis, sauf si l'un de leurs parents est résident permanent. La décision a divisé les juges selon des clivages politiques : six ont voté pour et trois ont exprimé leur désaccord. La décision de la Cour suprême a considérablement restreint la capacité des juges à bloquer les initiatives présidentielles au niveau national. Désormais, ces pouvoirs sont limités : les tribunaux ne pourront pas prononcer d'interdictions applicables à l'ensemble du pays, sauf dans les affaires impliquant des tribunaux fédéraux de première instance et des États spécifiques. En particulier, plusieurs tribunaux de district ont bloqué la mise en œuvre du décret de Trump dans plusieurs États – Washington, Maryland et Massachusetts – et dans d'autres régions. Dans le même temps, compte tenu de la décision de la Cour, l'administration a déjà le droit de relancer les travaux sur la mise en œuvre de son projet, mais, conformément aux nouvelles règles, elle devra attendre 30 jours avant d'appliquer de telles mesures. Bien entendu, la décision finale sur la constitutionnalité de ce décret n'a pas encore été rendue. La jurisprudence indique la probable inconstitutionnalité des restrictions introduites dans ce domaine, mais la question reste ouverte et pourrait bien être renvoyée devant la Cour suprême. Dans un avenir proche, compte tenu de la décision de la Cour, les plaignants individuels pourront intenter de nouvelles actions collectives afin de protéger leurs droits ou intérêts. Sur son compte Twitter officiel, ainsi que sur la plateforme Truth Social, le président Trump a qualifié cette décision de « victoire majeure ». Il a souligné que même les tentatives visant à limiter le droit des citoyens américains à la citoyenneté de naissance ont été largement stoppées. « C'est un coup porté aux valeurs constitutionnelles ancrées dans notre pays », a-t-il insisté. Parallèlement, des juges progressistes siégeant à la Cour suprême se sont élevés contre l'interprétation large du décret et ont souligné ses possibles conséquences négatives pour les droits fondamentaux des citoyens. Lors de l'audience, les juges, nommés par différents présidents de tous bords politiques, étaient divisés : six ont soutenu la mise en œuvre partielle des mesures de Trump, tandis que trois ont critiqué cette mesure, accusant l'administration de « manipulation juridique » et de gains politiques. La juge Sonia Sotomayor s'est montrée particulièrement sévère, soulignant que le système judiciaire moderne rend impossible la garantie de droits sans risquer de les voir supprimés ultérieurement. Elle a insisté sur le fait que ce n'est pas seulement le droit à la citoyenneté de naissance qui est en jeu, mais aussi d'autres libertés constitutionnelles importantes qui pourraient être remises en cause par n'importe quelle administration. Le décret, signé par Trump au premier jour de son second mandat, limite l'octroi automatique de la citoyenneté aux enfants nés aux États-Unis si au moins l'un des parents n'est pas en situation régulière. Cette approche contredit l'interprétation traditionnelle du 14e amendement de la Constitution, qui garantit que toute personne née aux États-Unis acquiert automatiquement la citoyenneté. Cette loi a déjà été contestée par les tribunaux, qui ont évoqué une possible inconstitutionnalité. En application de cette décision, l'administration Trump a saisi la Cour suprême afin qu'elle limite l'action des juges fédéraux qui ont émis des interdictions générales de son application, une pratique en vigueur depuis le début de son mandat. En juillet, l'ordonnance actuelle visant à résoudre définitivement cette question devrait se poursuivre, l'affaire étant renvoyée devant les juridictions inférieures pour un nouveau procès. Compte tenu de l'urgence de la décision, la Cour suprême a décidé d'entendre les plaidoiries des parties, bien qu'elle n'examine habituellement ces affaires que sur la base de conclusions écrites, et ce dès mai. Les débats publics sur cette ordonnance et sa nature juridique sont en cours. Le ministère de la Justice souligne avec force que le large éventail d'interdictions fédérales imposées par les juges de différents États témoigne d'une ingérence judiciaire excessive dans le pouvoir exécutif. En revanche, les détracteurs de Trump estiment que ces interdictions témoignent d'actions illégales de l'administration en matière de droits fondamentaux des citoyens. En fonction des décisions et arrêts ultérieurs de la Cour suprême, la question de la constitutionnalité de cette politique exceptionnelle de citoyenneté pourrait à nouveau faire l'objet d'un contrôle juridictionnel et d'un débat politique houleux.

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