L’Ukraine et le Conseil de l’Europe ont convenu de créer un tribunal spécial pour punir les responsables du crime d’agression commis par la Fédération de Russie

Le 25 juin, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky et le Secrétaire Général du Conseil de l'Europe, Alain Berset, ont signé un document important qui ouvre une nouvelle page dans la lutte contre les crimes internationaux commis par la Russie contre l'Ukraine. Cet accord historique prévoit la création d'un Tribunal spécial spécialisé dans les enquêtes et les poursuites contre les hauts fonctionnaires et dirigeants politiques de la Fédération de Russie responsables de crimes d'agression, de violations du droit international et de violations flagrantes des droits de l'homme. La signature a eu lieu au siège du Conseil de l'Europe à Strasbourg, lors de la première visite du Président ukrainien à cette organisation, marquant une nouvelle étape dans la coopération entre l'Ukraine et les institutions européennes dans le domaine de la justice internationale. Auparavant, le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe avait officiellement autorisé le Secrétaire Général, Alain Berset, à signer l'accord correspondant, témoignant ainsi d'un fort soutien politique à cette initiative. Le nouveau tribunal spécial sera doté de la personnalité juridique internationale, ce qui le distingue nettement des structures judiciaires hybrides ou nationales. Sa création repose sur l'article 8 bis du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) et prend également en compte les clarifications apportées par l'Assemblée générale des Nations Unies dans sa résolution 3314 sur le crime d'agression. Cela signifie que sa compétence s'étendra non seulement aux crimes de guerre ordinaires, mais aussi à un crime particulièrement grave : l'agression commise par un État agresseur. Une innovation importante réside dans la possibilité de prononcer des peines même hors de la présence des accusés – dirigeants politiques ou militaires pouvant se cacher ou se trouver hors du territoire victime de l'agression. Cela permet de traduire en justice les responsables de la planification et de la direction des crimes, même s'ils tentent d'échapper à leur responsabilité pénale. Les spécificités de la procédure permettent à l'affaire d'avancer même sans la participation directe des procureurs, ce qui constitue une avancée significative dans la lutte contre l'impunité. Un autre aspect important est la possibilité de traduire en justice non seulement les dirigeants politiques et militaires russes, mais aussi potentiellement la Biélorussie, la RPDC et d'autres pays susceptibles de participer à la coordination ou au soutien de l'agression contre l'Ukraine. Cela crée un précédent pour une responsabilité internationale plus large pour les crimes de guerre et les crimes d'agression. Il convient de noter que la procédure juridique visant à créer un tribunal spécial a débuté le 14 mai, avec le lancement d'une initiative correspondante par le Comité des Ministres du Conseil de l'Europe. L'approbation politique de cette idée avait eu lieu plus tôt, lors du sommet de Lviv le 9 mai, ce qui témoigne d'un large soutien à ce concept parmi les partenaires européens. La mise en œuvre de cette initiative devrait constituer une étape importante dans les efforts internationaux visant à rendre justice aux crimes commis par la Fédération de Russie lors de la guerre en Ukraine. Pour plus de détails sur les modalités de création du tribunal spécial, consultez notre article spécial « Nuremberg pour Poutine. Tous les détails sur le tribunal pour les dirigeants russes, en cours de création à La Haye », afin de mieux comprendre l'ampleur et les possibilités de cette importante initiative internationale.