La Serbie reprend partiellement ses exportations de munitions avant des négociations internationales tendues

Chas Pravdy - 24 juin 2025 18:18

Le président serbe, Aleksandar Vučić, a annoncé l'intention du pays de lever partiellement les restrictions sur les exportations de munitions, imposées la veille en raison de tensions internationales croissantes et de débats internes. Cette décision constitue une étape importante dans le contexte d'un intérêt accru pour le secteur de la défense du pays, qui a suscité une vague de discussions dans la région et au-delà. Il est important de noter que le dirigeant serbe a souligné que la décision finale concernant les exportations d'armes sera prise exclusivement par l'organe de sécurité principal, le Conseil national de sécurité, composé de hauts fonctionnaires, dont le président, le Premier ministre, le ministre de la Défense et le ministre de l'Intérieur. Selon Vučić, cet organe déterminera quels pays et sous quel statut peuvent recevoir des armes serbes, et des « listes noire, grise et blanche » de pays destinataires seront établies. La décision de reprendre les exportations de munitions était attendue depuis longtemps, les fabricants serbes ayant été contraints de suspendre leurs livraisons en raison de restrictions internes et externes. Vučić a souligné que, malgré l'interdiction d'exportation des surplus militaires introduite précédemment, cette mesure avait créé de graves problèmes pour le pays, mais qu'elle devait désormais être levée en raison des besoins financiers et sociaux du secteur de la défense. Le président a souligné que la décision de suspendre temporairement les exportations s'inscrivait dans le contexte des tensions internationales croissantes et des défis politiques, notamment dans le contexte du conflit au Moyen-Orient et de la situation en Ukraine. Vučić a admis que son pays subissait des pressions externes et internes, notamment après l'annonce lundi de la suspension des exportations de munitions. Le responsable a ajouté que des manifestations étaient prévues dans les usines de production de défense afin de souligner la nécessité de reprendre les approvisionnements, les usines dépendant des revenus des produits de défense pour assurer leurs salaires et leur survie économique. Soulignant une fois de plus la complexité de la situation, Vučić a assuré que le pays cherchait à réguler les exportations, en tenant compte des intérêts mondiaux et locaux. Il a également indiqué qu'il discutait avec les structures sécuritaires et diplomatiques compétentes de la possibilité de vendre des munitions à des pays ayant participé à des conflits militaires. Ces propos interviennent à la veille d'intenses débats internationaux sur la participation de la Serbie à la fourniture de matériel de défense dans le contexte de conflits internationaux. Cette question est restée d'actualité, notamment en raison de la réputation historique du pays comme acteur neutre, capable de jouer un rôle de médiateur dans le cadre d'accords internationaux de défense. En août dernier, les services spéciaux et les centres d'analyse russes ont commencé à se plaindre du fait que les entreprises de défense serbes auraient ignoré leur neutralité et continué à transférer des munitions, notamment vers l'Ukraine. Moscou a réitéré ces accusations lundi, qualifiant cette question de particulièrement sensible pour la Russie et faisant face à une situation diplomatique difficile dans la région. Plus tôt, le président serbe Vučić avait déclaré que son pays n'avait rien contre la revente de munitions à des intermédiaires qui les utilisent ensuite pour les livrer à divers pays, dont l'Ukraine. Cela complexifie encore davantage les relations avec les acteurs transnationaux et souligne l'ampleur du débat entre le pays et sa propre sécurité, son développement économique et ses obligations internationales. La Serbie révise actuellement sa politique de défense, cherchant un compromis entre ses intérêts économiques nationaux et les défis sécuritaires mondiaux. La décision finale concernant l'exportation de munitions constituera un signal fort pour la communauté internationale et témoignera du degré de stabilité politique interne du pays dans un contexte de tensions croissantes dans la région et dans le monde.

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