Trois dirigeants de l’opposition géorgienne emprisonnés en une seule journée

En Géorgie, le conflit politique a atteint un niveau d'intensité inédit fin juin : lundi, le tribunal municipal de Tbilissi a rendu des décisions de justice contre trois figures de proue de l'opposition. C'est la première fois depuis le début de la crise politique que le nombre de dirigeants de l'opposition emprisonnés en une seule journée augmente rapidement. Ces condamnations résultent de leur refus de coopérer avec une commission parlementaire chargée d'enquêter sur les activités de l'ancien gouvernement de Mikheïl Saakachvili. Selon des informations provenant de sources telles que l'Écho du Caucase, trois principaux dirigeants de l'opposition ont été jugés lundi. Il s'agit notamment de Mamutsi Khazaradze, leader du mouvement « Géorgie forte » et représentant du parti « Lelo », ainsi que de Zurab Japaridze, leader de la Coalition pour le changement et du parti « Girchi – Plus de liberté ». Un autre militant, Badri Japaridze, l'un des dirigeants de « Géorgie forte » et de « Lelo », a également été condamné à des peines de prison ferme. Tous trois ont été condamnés à des peines allant de sept à huit mois. La décision du tribunal est l'aboutissement logique d'une série de poursuites judiciaires contre des opposants politiques ayant refusé de coopérer avec la commission parlementaire. Selon les autorités, cette commission est chargée d'enquêter sur les activités du gouvernement précédent de 2004 à 2012, en particulier celles de l'ancien président Saakachvili. Les autorités géorgiennes soulignent que le refus des opposants politiques de se présenter aux réunions de la commission constitue un « plan insidieux » visant à saboter l'enquête. Comme on l'a appris, le parti au pouvoir « Rêve géorgien », cherchant à consolider sa domination, a adopté subitement et sans débat inutile plusieurs amendements à la législation criminalisant le refus de répondre ou de se présenter aux interrogatoires dans le cadre des travaux des commissions parlementaires. Officiellement, leurs explications ressemblaient à la nécessité de protéger les intérêts nationaux et de contrer les « plans insidieux » de l'opposition. L'enquête mentionnée revêt un poids politique considérable : dans le cadre de ces travaux, un rapport sur la présidence de Saakachvili est en cours d'élaboration, après quoi il devrait être transmis à la Cour constitutionnelle afin de déclarer inconstitutionnel le mouvement politique « Mouvement national uni ». Une telle initiative a suscité une vive opposition de la part de l'opposition et des observateurs internationaux. Il convient de noter que le Parlement européen a récemment exprimé sa profonde inquiétude face à la situation en Géorgie, notamment face aux modifications législatives, à l'implication de journalistes dans des persécutions politiques et aux attaques contre les institutions démocratiques de l'État. Les déclarations de Bruxelles constituent un signal pour les autorités de Tbilissi : elles doivent éviter toute pression excessive et garantir le respect des droits et libertés des citoyens dans un pays qui s'efforce de soutenir les aspirations à l'intégration européenne. Ainsi, l'incarcération de trois dirigeants politiques en Géorgie est devenue un signe inattendu de l'aggravation de la crise politique et une menace pour les institutions démocratiques du pays. Cette tendance se manifeste non seulement par les processus juridiques, mais aussi par la réaction de la communauté internationale, qui exprime son inquiétude quant aux progrès du pays vers l’État de droit et la liberté d’expression.